vendredi 26 novembre 2010

Florent Pagny - Souvenirs de la tournée acoustique 2010

Pour la mémoire, pour ma mémoire...

A lire ou pas ! :)



Petite tournée de 10 dates et pour 2 mini dates...

(du 13/11/10 au 26/11/10)


Une première partie, cette fois encore bien sympathique, Saint André, même si sur 5 titres j’ai vraiment accroché sur 2 : « comme ils disent », magnifique reprise de cette chanson d’Aznavour et « Le monde ne tourne pas ». A noter aussi la rythmique de ses chansons que j’ai vraiment beaucoup aimé et pas seulement pour le petit jeune qui était derrière !! lol

Franchement le premier soir de Nantes, personne ne savait vraiment à quoi s'attendre : des reprises et des golds, et lui même qui ne savait pas trop la veille ce qu'il allait faire...
Ce soir, à Bordeaux, c'était la dernière...

Comme il a pu le dire une fois, lors d'une émission, il faut que la "dernière" soit comme la "première", comme toutes les autres dates... et ce soir, ce sera le cas, à part quelques toutes petites améliorations...

Les lumières s'éteignent, les applaudissements grondent, mon cœur palpite comme à chaque concert, sans bien savoir pourquoi... pourtant cette fois je sais bien à quoi m'attendre, mais l’émotion est toujours là... impatiente justement de les vivre, par la musique, sa musique, ces notes, cette voix, sa voix, pleine, douce, forte, légèrement craquante, pleine de tendresse et de passion à la fois… 

Une émotion toujours indescriptible, malgré toutes ces dates, cette émotion qui nous emmène dans un univers parallèle, qui nous bascule dans nos souvenirs, qui fait défiler des images dans la tête, qui nous fait battre le cœur un peu plus fort, qui nous coupe le souffle, qui déclenchent un petit frisson qui vient d’on ne sait où mais qui fait du bien et nous accroche le sourire aux lèvres ou les larmes aux bords des yeux…

Souvent l’on me demande pourquoi en faire autant ? Pour justement ses émotions, et pour aussi ses petits moments où l’ont voit qu’il est ému, qu’il est heureux, qu’il a raté, qu’il se marre, qu’il bafouille… Des moments qui finalement ne peuvent se comprendre que par ceux qui le vivent aussi…

Une pause musicale, une parenthèse où pendant 1h30, ou un peu plus, ici 24 chansons, on oubli presque tout, pour ne vivre que l’instant présent…


« Si tu n’aimes pas Florent Pagny » ouvre le bal, il est assis dans son gros fauteuil rouge, chemise rouge, et cuir des pieds à la veste, et chaussé de ses lunettes jaunes…


Déjà joueur et taquin, il se présente donc, lui avec ses qualités et ses défauts, ses failles et ses forces, tout et son contraire… la thématique est presque donné, parce que effectivement ce soir, c’est tout et son contraire… on passe de Charles Trenet, à Gilbert Becaud, puis Pierre Perret, Jacques Brel, Queen, Edith Piaf, Johnny Hallyday, Maxime le Forrestier…

Il nous explique d’ailleurs en préambule (© Florent sur Baryton), rapidement, le concept de cette tournée acoustique, est de mêler reprises et son propre répertoire, nous voyagerons encore une fois dans son univers, sa sphère musicale, ce qu’il écoute, écoutait ou ce qu’il chante ou chantait… Un concert où l’on découvre les musiques qu’il aime, qui ont rythmé sa vie, les siennes comme celles d’autres artistes, sans pour autant de liaison entre elles… En tout cas, ce soir une formation musicale atypique pour lui, pour avoir la quintessence de la musique, le meilleur et rien que le meilleur… Sa voix… pas le droit à l’erreur, tout s’entend ou s’entendra… les bases du « pari » de ce soir sont donc posé…

Cela commence par la raison même de sa présence ce soir, « Je chante » de Charles Trenet, un air entraînant et désinvolte qu'il s’approprie complètement. On ne voit plus « le fou chantant », mais lui tout simplement, qui valse avec les accents, et, je dois l’avouer, il les maîtrise plutôt bien ! Il est souriant et bien en joie, ça fait plaisir à voir !

Attention, voila « Et maintenant », prouesse vocale encore une fois…
« Toutes ces nuits, pourquoi pour qui 
Et ce matin qui revient pour rien 
Ce cœur qui bat, pour qui, pourquoi 
Qui bat trop fort, trop fort »
Le micro casque lui laissant une liberté de mouvement lui permet de palper l’air, de tendre les mains et serrer le poing… rajoutant encore un peu plus de force à une émotion pourtant déjà bien présente par ses "simples" cordes vocales…Sa voix est bien en place, pleine et généreuse, il joue, il mime, il exprime…

Avant le départ d’un amour, c’est aussi une rencontre… (quand je vous dis qu’il n’y a aucune logique dans l’ordre de cet setlist…) « Un jour une femme », une gold, une que l’on connaît par cœur, une qui, l’on se dit ne peut plus nous surprendre… piano, voix et contrebasse, elle prend encore, et oui encore une fois, une nouvelle dimension… déclaration d’amour intemporelle…

Attention, registre beaucoup plus léger, après la rencontre, c'est fois une ode au temps qui passe… « Tu t’laisses aller » de Charles Aznavour, grosse maîtrise du vocabulaire, de la voix, du rythme et de la prononciation… la salle ne pouvant s’empêcher de réagir sur les 

"Ah! tu es belle à regarder
Tes bas tombant sur tes chaussures
Et ton vieux peignoir mal fermé
Et tes bigoudis quelle allure"

« Comme ça tu ressembles à ta mère 

Qu'a rien pour inspirer l'amour »


Il est dans la chanson et nous aussi ! Il est rieur, joueur, désabusé et bien sûr attendrit sur

« Redeviens la petite fille 

Qui m'a donné tant de bonheur 
Et parfois comme par le passé 
J'aimerais tout contre mon cœur »


On continue dans la légèreté avec "Le cul de Lucette" de Pierre Perret qu’il chantait, il faut bien le souligner à 12 ans ! Et franchement, il n'y a bien que lui aujourd'hui pour la chanter sur scène...


« Mon préféré c'est celui de Lucette 
Son merveilleux p'tit cul en trompette 
C'est la mappemonde du bonheur 
C'est vraiment lui le cul de mon cœur »


Déjà dans la provoque ! 

Évidement les rires se font entendre, a se demander comment,lui peut garder son sérieux à chanter : 

« Mon préféré c'est celui de Lucette 
Le seul qui ait des senteurs de violette 
Quand je le vois pas d'une semaine je pleure 
C'est vraiment lui le cul de mon cœur 
Y a le cul de Florence 
Qui dit toujours ce qu'il pense 
Et y a le cul de Maguy 
Cui qui est fermé le mardi 
Quand il pleut celui qui frise 
C'est le gentil cul de Maryse 
Qui résonne comme un tambour 
Et gagne tous les concours »

Aller, on ne change pas de domaine, ou presque, comme il dit, voici « D’un amour à l’autre », on retourne dans son répertoire, des vieilles chansons à lui, pas souvent entendus en live… il est de nouveau assis dans son fauteuil, renforçant encore un peu plus le côté confidence…on discute à égal, assis « l’un en face de l’autre »… même si c’est « les uns en face de lui »…

C’est toujours le cœur battant que l’on attend les chansons à suivre… les premières notes… pour deviner ce qui va être…suspens, surprise… du coup le concert passe encore plus vite… pas bien…

La chanson qui suit, c’est celle d'un grand monsieur, qu’il a eu le plaisir de rencontrer et qui lui a donné quelques conseils qu’il n’a pas oublié, Monsieur Yves Montand, voici « A bicyclette »

Quel débit encore une fois ! et quel souffle pour gérer les 252 a bicyclette de la fin…

« et puis pauletteeeeeeeeee », on est quasi immédiatement transporté sur les chemins de campagne, une belle journée d’été…

On continue dans le registre de l’amour romantique, il nous explique qu’il a énormément écouté Maxime Leforrestier durant une partie de sa vie… 

"La rouille"… quel bon choix… pas de prouesse vocale, de l’émotion, juste de l’émotion…



« Avec le temps tout se dénoue.
Que s'est-il passé entre nous,
De petit jour en petit jour ?
À la première larme séchée,
La rouille s'était déposée
Sur nous et sur nos mots d'amour. »


Après les sentiments exprimés, voici, cette fois, la prouesse rythmique avec « le Jazz et la Java », Claude Nougaro, qui a voulu en faire un danseur, comme il dit « c’est raté », mais il a le swingue dans la voix !!, vraie performance où il ne faut pas rater la moindre note, bien entouré de ses musiciens, il relève le défi haut la main, bien soulagé à la fin d’avoir réussi ce soir.

Attention surprise, un titre qu’il n’a pas interprété en live depuis bien longtemps, une de ses golds, mais une gold qui fait extrêmement plaisir à réentendre : « Tue moi », elle me parait bien courte tellement je suis ravie de l’entendre… pas de vibes en final, mais bon nous sommes en acoustique…

Re changement de programme, voilà « Vesoul », de Jacques Brel.
Je vous dis aucune logique, même si l’on reste sur le thème de l’amour et des compromis… 

Après la tournée "C’est comme ça", pas de réel surprise, juste l’attente des passages à « risques » , surtout qu’il a la pression puisqu’il bafouillera à Bordeaux, juste avant de l’entamer lorsqu’il annonce la chanson et ses difficultés de « pronontion, pronociation, PRONONCIATION ! » mais no stress il l’a réussi bien sûr encore une fois le sourire aux lèvres, j’avoue pas facile parfois...

Hop « Ma liberté de penser », joueur bien sûr, il ne se lasse pas lui, et j’avoue certains soirs comme à Bordeaux, je me laisse embarquer bien volontiers… « hey !!! »

Attention voici SON hymne à l’amour « Savoir Aimer »,
émotion, pudeur, tendresse et force se mêle et s’emmêle harmonieusement…

Suivi par « L’hymne a l’amour » de la grande Edith Piaf, comment dire ? comment décrire ? un puit d’amour..., doux quand il le faut, puissant parfois…

« Si un jour la vie t'arrache à moi 
Si tu meurs que tu sois loin de moi 
Peu m'importe si tu m'aimes 
Car moi je mourrais aussi 
Nous aurons pour nous l'éternité 
Dans le bleu de toute l'immensité 
Dans le ciel plus de problèmes 
Mon amour crois-tu qu'on s'aime 
Dieu réunit ceux qui s'aiment »

Elle sera d’ailleurs accueillie par 5 bonnes minutes de Standing ovation à Bordeaux…

Il est ému et touché par, non seulement la chanson qu’il vient d’interpréter, mais aussi par ce public si réceptif…

Le sérieux et la concentration sont de rigueur, voilà la partie « classique », son plus beau et son pire souvenir à la fois, « la donna e mobile », Le maestro Luciano Pavarotti, lui aura beaucoup appris, et laisser un souvenir impérissable… 

Suivi de « Guide me home » dont peu savent que c’est de Freddie Mercury, ce qui nous permettra aussi de voir l’évolution de son accent anglais lol, puis de « Caruso » de son ami Lucio Dalla. Ces 3 chansons démontrant une nouvelle fois, toute l’étendu de sa palette vocale qui semble ne pas connaître de limite. Elles sont accueillies par une slave d’applaudissement qui semble parfois ne plus vouloir finir… et lui dit répondre le poing sur le cœur… 

L’émotion est palpable pour lui comme pour nous.

On continue le voyage… La découverte d’un nouvel univers suite à la rencontre qui a changé sa vie…sa femme, un pays comme nul par ailleurs : « Ailleurs Land », piano, voix, lui assis dans son fauteuil, elle a encore plus goût de confidence et de secret partagé : 


« Et si on te demande dis-leur 
D'oublier de m'attendre 
Car ici c'est ailleurs 
Ailleurs Land 
Et si on te demande dis-leur 
Je travail de mes mains, 
Je regarde le ciel 
Je vais à l'essentiel 
Ailleurs Land »


Oscillant entre le « Land » à la française et à l’américaine, (ses escapades à Miami, commence à laisser des traces :)
Les 2 fonctionnent, même si bizarrement la version acoustique appel plus à la version américaine…

Attention, voilà la séquence émotion forte… 

Jamais interprété en live, jamais en concert, une chanson chère au cœur des boulets : « De part et d’autres », je retiens mon souffle à Bordeaux, va til la faire aussi vibrante qu’à Nantes ?

oh oui, et comment que oui, comment ai-je pu ne serais ce qu’une seconde en douter ?

Il emporte mes émotions dès la première note…

« S'aimer.....
De part et d'autre s'aimer mais tellement côte à côte.
Se nouer pour ne jamais avoir à pleurer.
S'aimer au point de ne plus pouvoir se quitter.
De part et d'autre mais rester seulement côte à côte. »

Comme elle est belle, comme il est beau à trembler ainsi à sortir ses notes, ses mains attrapant les notes, les mots renforcent encore une fois, une émotion déjà extrêmement là… 

Dans un dernier souffle, un dernier « Je t’aime »… un soupir… 
Elle est faite, elle est parfaite…

Il semble comme soulagé lui aussi de l’avoir « passé », d’avoir insufflé la bonne émotion sans s’être laisser lui-même débordé…et moi je suis bouleversé encore une fois…

« Comme d’habitude », vient prendre la suite… Une chanson qu’il a beaucoup chanté, même en yaourt, alors qu’il ne connaissait pas encore toutes les paroles… On le sent bien à l'aise. Effectivement il a du beaucoup la chanter… Il lance sa voix à travers la salle tel un lasso qui vient nous embarquer, je suis d’accord c’est une image un peu bizarre, mais c’est vraiment ce que j’ai ressenti…

Surprise, c’est le retour d’une veille chanson qu’il a écrit quand il était beaucoup plus jeune comme il dit « Le Blues », nous n’avons pas franchement l’habitude de l’entendre dans ce registre et comme c’est dommage !!

« Un jour, une nuit, 
Comme vider la vie 
demain on redevient plus qu'un. 
Mais en attendant, 
J'ai le manque de toi »

Il vibe et que c’est bon bordel !!! oups désolée je m'emporte...
Chanson qui aura un très bel accueil du public, (tu vois qu’elles sont belles TES chansons de TOI). (-->oui je sais c'est pas français, mais j'me comprends)

On reste un peu dans le blues, enfin non direction rock’n’roll « Toute la musique que j’aime », aie aie aie mais comment fait il ? 

Mieux que beaucoup, on sait bien de quoi il est capable, et pourtant je reste épatée de ce qu’il peut faire et ce qu’il peut donner sur scène…

Et cette fois, il réclamera même les voix de son public : « Toute la musique que j’aime, toute la musique que j’aime », et un final en apothéose « elle vient de làààààààà, elle vient du blues…. ». Mince alors, comment il fait pour tenir la note aussi longtemps ??!!

Tonnerre d’applaudissement pour cette performance, Salut avec les musiciens et rappel !


« Te jeter des fleurs », chanson un peu passe partout où la voix n’est pas primordiale mais où finalement l’émotion joue un vrai rôle… et en dernière chanson du concert, elle trouve bien sa place…


Pas du tout ma chanson préférée au départ, loin de là, finalement je l’aime vraiment beaucoup… c’est une balade, une ode à la douceur, dans la même veine je trouve que « là où je t’emmènerai ». Et bien sûr ici, cerise sur le gâteau… il retourne près de son fauteuil rouge, attrape le bouquet de roses rouges et reviens en bord de scène pour « nous jeter des fleurs »… Malin...

J’aurais l'étonnement et le bonheur, j'avoue, à Bordeaux d’en avoir une de ses mains… ^^

Il les distribue dans les premiers rangs, puis les jettent dans la foule qui tendent les mains et les bras bien haut pour en attraper une au vol… il a le sourire aux lèvres, je crois qu’il y prend bien du plaisir lui aussi… 

Pour l’anecdote, à Bordeaux une petite fille en bord de scène pleure a chaudes larmes…elle n’a pas eu sa rose… et pourtant il les a déjà toutes distribuées… alors sans aucune hésitation, il attrape une rose qu’une autre femme lui avait offert pour lui donner, pour que ses larmes cessent… ca se passe de commentaires…

Une fois les roses données, il tend alors la main, pour remercier encore une fois ce public d’un soir…
Encore une fois, il n’oubliera personne de ses fidèles, un dernier aurevoir, un salut, le poing sur le cœur « à la prochaine »

Nous échangeons nos impressions, positives et belles...
Juste peut-être, il manquait « Rester Vrai », un titre en espagnol « Una nube blanca »... et oui, jamais content. Mais ce seront finalement les seules petites critiques… C’est dire si il fut à la hauteur.

La voix est encore et toujours là, peut-être même encore un peu plus, avec son timbre un peu plus rocailleux, divin… le jeu est là, le plaisir est là, l’émotion est là… et juste l’envie que cela dure plus longtemps, comme d’habitude… :)

Il a donc encore une fois réussi le pari de la quintessence musicale, rien que la voix, sans maquillage, sans parasite, sans filet…

Rendez-vous en Juin au théâtre Marigny pour une petite prolongation du 7 juin au 26 juin 2011
Plus d'infos ici => www.florentpagny.org