jeudi 30 août 2012

[cinéma] la Bande Annonce de "Monsieur Flynn" de Paul Weitz


Découvrez la bande annonce 
de "Monsieur Flynn" de Paul Weitz
adaptation du roman de Nick Flynn 
"Encore une nuit de merde dans cette ville pourrie"

Il sort la semaine prochaine !
Enjoy !


"Monsieur Flynn" Chez Universal Pictures International France
Avec : Robert De Niro, Paul Dano, Julianne Moore, Olivia Thirlby, Lili Taylor, ...
En quelques mots : Alors qu'il travaille dans un centre pour les sans-abris de Boston, Nick Flynn tombe sur son père, un escroc, poète à ses heures perdues. Alors qu'il est lui-même perdu dans sa vie, Nick doit lutter contre l'envie de renouer une fois de plus les liens avec son père. 
 
Adaptation du roman de Nick Flynn

mercredi 29 août 2012

[Cinéma] "Superstar" de Xavier Giannoli



« Superstar » de Xavier Giannoli
Chez Wild Bunch Distribution


En quelques mots : Martin Kazinski devient célèbre alors qu’il n’a rien rien fait pour…

  • En deux mots : immédiateté & influence
  • En une question : Comment l’absurde peut devenir vérité ?

SPOILER MINIMUM

Adaptation du livre « L’idole » de Serge Joncour (mon avis ici), « Superstar » de Xavier Giannoli est un film qui respecte tout l’adn du roman en mettant l’accent sur l’immédiateté de l’information mais surtout l’absurdité et la folie de la masse au détriment de l’être humain… « Superstar » est absurde, fascinant et profondément dans l’ère du temps. Une réussite.

Côté adaptation, ici uniquement l’adn du roman et de ce que Serge Joncour dénonce au fil des pages : l’impact des médias et de la célébrité. Georges Frangin est devenu Martin Kazinski, il n’est plus chômeur et a rajeuni de 3 ans pour n’avoir que 43 ans ici. Mais surtout Xavier Giannoli a fait le choix de ne mettre l’accent que sur le côté négatif de l’aventure de Georges/Martin qui vit mal sa célébrité soudaine du début à la fin. La rejetant alors que Georges, lui, au départ la vit plutôt bien, même si la note finale est finalement plus belle ici (oui j’ai spoilé mais dur de ne pas le faire sur un film comme celui-ci ...). Un peu perturbant au début je fais vite abstraction du roman pour apprécier le film.

« Superstar » ou quand absurde, fascination et questionnement se mêlent habilement. Il serait bien facile de descendre le film (j’entends presque d’ici la réplique facile), mais « Superstar » est vraiment là pour bousculer le spectateur, pour l’alerter dans ce que sont les médias aujourd’hui. Comment ne pas penser aux envies de Célébrité à tout prix ou aux téléréalités plus ou moins, hum…discutables… « Superstar » met le doigt sur ce que certaines émissions engendrent et ce que certains sont prêt à faire pour un peu de célébrité. Martin est justement toute cette antithèse. Car même sous la pression d'un production TV et un patron de chaîne peu scrupuleux. Coup de coeur d'ailleurs pour un moment savoureux d'incompréhension réciproque. Martin ne veut absolument pas être célèbre, il est merveilleusement banal et souhaite le rester.  Xavier Giannoli nous offre une jolie pirouette en rendant cette expression insultante. Et pourtant tout est là. « Superstar » nous tire d’une banalité, nous demande de ne pas tout prendre/accepter des médias comme une « banalité ». Très touchant également le travail de Martin dans une usine de recyclage informatique avec des handicapés mentaux. Qui est son point de repère… Le non banal est son quotidien, sa normalité. Car Martin est droit, fidèle, sincère… Comme son pull… (clin d’œil à Christophe Willem et son fameux pull lors des castings, je ne crois pas, mais cela m’a fait sourire). J'ai d'ailleurs beaucoup aimé les retournements de situations, que peut vivre Martin, très différents du livre.

Satirique et drôle à la limite de se tirer une balle dans le pied dans la promotion de son film avec une vision des médias à l’affut du scoop quitte à le fabriquer de toute pièce. Xavier Giannoli ne fait pas de concession, jusqu’à créer un petit malaise auprès de téléspectateur qui serait prêt à tout croire et interpeller également ceux qui sortent le Smartphone dès qu’un people est dans les parages. L’air des smartphones est vraiment là. On dégaine les photos les plus absurdes vitesse grand V. Mais « Superstar », tout comme le livre, nous rappelle qu’avant d’être une personnalité ce sont aussi un être humain. (Rigolo de croiser justement le réalisateur discuter à la terrasse d’un café, avec également un peu plus loin sur cette même terrasse Sophie Davant un peu plus loin…). Je ne pratique pas personnellement le culte de la photo et de l’autographe à tout prix, mais j’ai pu le vivre à de nombreuses reprises. Les scènes du film sont à peine exagérées. Un film du coup qui nous rappelle aussi l’effet de masse : « Il faut en parler pour qu’on en parle », « il faut y aller parce qu’il y a du monde ». Mais jamais revendicatif, « Superstar » reste pertinent et drôle, il nous rappelle aussi qu’amour et haine n’est jamais bien loin et que l’inverse est vrai aussi...

Ainsi, impossible, à la vision du film de ne pas s’interroger aussi sur l’idolâtrie et le lynchage. On aime facilement autant que l’on déteste. On se questionne sur les buzz, l’effet de mode, l’effet de foule, les rumeurs, le zapping. Une réplique géniale de Martin à Fleur qui je n’ai pas eu le temps de noter résume bien tout cela, quelque chose comme « tu m’as déjà zappé ». Comme l’a dit Xavier Giannoli « Superstar » s’inquiète il ne dénonce pas. Il alerte. Subtil certes. Mais c’est à l’image même du film. Le film est parsemé de clin d’œil, je pense que quelques uns m’ont échappées mais j’ai vraiment apprécié ceux que j’ai pu noter. Comme le plan final… Un film à multiples lectures...

Les deux héros sont remarquables. Kad Merad / Martin est brillant dans le rôle de Monsieur Tout le Monde dépassé par les événements et qui fait face comme il le peut. Cécile de France / Fleur est parfait en journaliste qui retrouve son âme… Les seconds rôles sont aussi très bons et incarnent parfairement leurs personnages : le producteur  Jean-Baptiste, Louis-Do de Lencquesaing, Alberto, Alberto Sorbelli, le présentateur TV Alban, Cédric Ben Abdallah … Des ingrédients qui permettent au film de prendre l’impulsion idéale. Si bien joué que j’ai par moment eu l’impression de voir un documentaire plus qu’un film.

En sortant du film, je me suis demandée pourquoi le réalisateur n’avait pas opter pour le rôle de Martin pour un acteur inconnu et puis finalement je me suis souvenue du succès spontané, immédiat et un peu fou qu’a pu vivre Kad Merad juste après « Les choristes » et la vague du « trop de Kad » au ciné qui a pu suivre. Et finalement, il est bien malin d’avoir pensé à lui. Je ne sais pas si c’est la démarche de Xavier Giannoli, mais l’idée m’a bien plu ^^ . En tout cas comme il nous l’a dit c’est un ami de 20 ans et sincèrement il est parfait dans le rôle. Et de l’aveu du réalisateur il a pu expérimenter, lors de la tournée même du film, l’influence de la célébrité sur le quotidien et l’immédiateté de l’information grâce à Twitter… (un Bretzel acheté à Strasbourg sur les réseaux sociaux en quelques minutes…). Flippant… Tout comme le film… Parce que c’est finalement l’inquiétude qui prime. L’inquiétude de l’impact de l’information et de son relai extrêmement rapide. Sans réflexion ni analyse. On prend l’information comme elle vient sans trop se poser de question.

J’espère qu’après avoir vu le film, un petit sursaut se produise… Que quelques spectateurs sauront prendre un peu de distance pour apprécier la profondeur du message. Que le talent et le mérite refasse leur apparition. Croyant en la théorie du cycle je suis confiante et ce type de film me rassure et renforce ma confiance. Et que le cinéma fera un peu plus son retour à la télévision grand public. Comme a pu le faire Arte cet été…

Merci encore à Wild Bunch pour l’invitation à venir découvrir le film lundi, suivi d’une rencontre avec Xavier Giannoli.

Un moment passionnant avec un homme qui l’est tout autant ! Des références et citations toutes plus intéressantes les unes que les autres. « Forrest Gump » côtoie « Network », « Videodrom », « Truman Show », « La valse des pantins », René Girard ou « l’homme aux trousses » ou Victor Hugo : « Souvent la foule trahi le peuple » ou Coluche « Il est arrivé premier par un concours de circonstance ». Toujours très prudent dans ses propos il annonce sa peur de la restitution du réelle. On devine donc que le processus de « Superstar » n’est pas anodin, c’est un sujet qui le touche et lui parle tous les jours. Ancien journaliste, curieux, littéraire et cinéphile, le monde et la vie est une interrogation permanente, Superstar en est témoin. Mais comme le cite Xavier Giannoli : « L’humanité commence à la nuance. ».

Définitivement ici lire le livre d’abord pour apprécier cette adaptation qui met en images habillement un sujet fascinant qui démontre le côté sombre des médias et de la célébrité. Un film donc bien plus profond qu’il n’y parait de prime abord…

Ps : Et puis je note que son livre préféré est « Les illusions perdues » de Balzac, qu’il rêve d’adapté et j’ai envie de dire : oui !


En bref : adn du roman, fascinant, rythmé et flippant. Xavier Giannoli réussit a réveiller les esprits sur l'immédiateté et l'absurde sans tomber dans le ridicule. Certains vont détester d'autres beaucoup l'aimer...


Morceaux choisis / Citations :
« C’est pas parce que ce n’est pas arrivé que cela n’arrivera pas »
« Un malentendu c’est plus que tout les histoires que j’ai déjà eu »

P'tites infos + (source): 

Folles inspirations
Bien qu'adaptant une histoire déjà existante, Xavier Giannoli ne voulait pas s'en tenir au seul texte d'origine, et a décidé de développer une intrigue différente, avec de nouveaux personnages et de nouvelles situations. Ses inspirations les plus franches pour traiter de la folie d'un système furent le travail de cinéastes comme Alfred Hitchcock, ou d'écrivains comme Franz Kafka, notamment pour son roman "La Métamorphose."

Icône ?

Le dernier film de Xavier Giannoli se pose comme une véritable réflexion sur la question des icônes dans une société. Comme il l'avait fait pour l'un de ses précédents courts métrages, L'Interview, en 1998, le réalisateur a relu l'ouvrage d'Edgar Morin intitulé "Les Stars". Cet essai a conditionné la réflexion du réalisateur sur les thèmes qu'il traite dans Superstar : "Une civilisation en dit beaucoup sur elle-même en désignant ses icônes. (...) Toutes les sociétés humaines ont vécu ce genre de mouvements. C’est une question médiatique et contemporaine, mais aussi anthropologique et primitive. J’ai toujours beaucoup lu sur ces sujets qui me passionnent et qui tous les jours nous crèvent les yeux."

Histoire d'un titre
Le titre du film, Superstar, a été choisi par Xavier Giannoli en référence au titre d'une chanson du groupe "The Carpenters", qui fut reprise plus tard par Sonic Youth. Cette chanson, ironiquement, parle de l'amour passionnel d'un admirateur pour une vraie star, en opposition au personnage de Kad Merad dans le film. Pour le reste de la bande originale, le réalisateur a demandé au compositeur Mathieu Blanc-Francard de tendre vers de la musique de thriller, avec une certaine tension dramatique constante. On peut également entendre le morceau "Apocalypse" de Wycleef Jean, et des compositions de David Holmes (Piégée, Ocean's Eleven).
 
 
"Superstar" est adapté du roman "L'idole" de Serge Joncour
Editions : Flammarion

[Cinéma] "Du vent dans mes mollets" de Carine Tardieu


« Du vent dans mes mollets » de Carine Tardieu
Chez Gaumont


En quelques mots : Rachel à 9 ans, elle grandit comme elle peut entre récriminations de ses parents qui passent leurs temps à souligner leurs propres enfances, une grand-mère originale et une maitresse d’école pas très sympathique. Le jour de la rentrée des classes elle va rencontrer Valérie, une petite fille délurée et un peu garce avec qui elle va partager une année scolaire et grandir un peu plus… 

  • En deux mots : enfance & souvenirs
  • En une question : C’est dans le regard des autres que l’on se découvre le plus ?

SPOILER MINIMUM

Adaptation du livre éponyme de Raphaële Moussafir, « Du vent dans les mollets » de Carine Tardieu est un film qui nous bouscule, adulte, dans notre quotidien pour nous replonger dans notre enfance. Enfin surtout pour tous les trentenaires comme moi. Dès le début le sourire et les souvenirs surgissent. La machine à écrire « Petite internationale », E.T. a qui il manque un bras (j’ai le même et au mien aussi il manque un bras !), l’assiette Sarah K… Rachel est née en 1973 et à aujourd’hui (dans le film) 9 ans, alors son environnement me parle…Le générique est d’ailleurs très beau, tout en dessins animés qui m’ont rappelé Mafalda… Mais je m’égare…Le film réveille donc l’enfant qui est en nous et parle très simplement aux enfants du même âge que l’héroïne…

« Du vent dans mes mollets » est un film où l’on découvre le quotidien de Rachel, une petite fille de 9 ans qui grandit comme elle le peut, entourée de parents pas toujours très complices, une grand-mère qui partage sa chambre, une maitresse d’école qui la prend en grippe dès la rentrée des classes. Mais heureusement au milieu de tout cela, Rachel rencontre Valérie, une petite fille de son âge, délurée et pleine de vie avec qui elle va partager une amitié inoubliable…

Le casting est merveilleux et offre une dynamique à l’histoire vraiment unique. Les petites filles, que ce soit Juliette Gombert ou Anna Lemarchand sont adorables et garces à la fois. On rit parfois franchement aux éclats avec elles. La complicité des petites filles, les « spectacles », leurs tentatives de faire comme les grands sont vraiment bien filmés et leurs ententes fait plaisir à voir. Un petit régal. Agnès Jaoui est parfaite en mère et femme aimante et maladroite. Sa relation avec Rachel est très émouvante dans sa façon de l’appeler pois chiche mais en lui communiquant ses névroses sans même sans rendre compte. Denis Podalydès est très touchant en mari maladroit qui réalise qu’il n’aime qu’une seule femme et Isabelle Carré est pleine de fraicheur et de sincérité. Enfin, Isabella Rosselini est exemplaire en psy mi sympathique, mi rigide. Au-delà du casting, il faut ajouter au film un sens du détail délicieux, aussi bien dans les décors ou les costumes, qui nous offrent un vrai bond dans le temps.

Mais je dois dire que bien que je sois allée au cinéma extrêmement confiante, le livre lu et sachant que Raphaële Moussafir était co-scénariste, au final je suis très partagée. L’adaptation est là, les passages clés aussi, la trame, le message du livre, mais à mon sens la parole n’est pas assez donnée à Rachel. Et puis, encore une fois, ici, nous avons droit à un changement de prénom d’une de nos héroïnes. Valérie s’appelle dans le livre Hortense… Je crois que je ne comprendrais jamais les raisons du pourquoi… Mais bon, au-delà des prénoms, je suis d’accord il fallait bien étoffer l’histoire et franchement quelle bonne idée que de mettre l’accent sur ses parents, en développant une histoire parallèle pleine de sens. Mais pourtant si je ne pense qu’à l’adaptation du livre il me manque la complicité de Rachel et sa grand-mère, il me manque le cheminement de Rachel pour apprécier Mme Trebla, il me manque l’unique vision de cette petite fille et la compréhension subtile du pourquoi elle dort avec son cartable… Mais heureusement et c’est peut-être le plus important, si je fais abstraction du livre, l’histoire fonctionne vraiment très bien.

« Du vent dans mes mollets » est une petite pépite de cinéma sur l’enfance. Bouleversante histoire de petites filles qui apprennent à grandir chacune à leur façon. Comme elles le peuvent. Bouleversant les liens qui unissent chacun de ces personnages. Deux familles bien différentes mais qui pourtant s’aiment très fort à leurs manières. Les relations mères / filles exposées ici sont très bien exprimées et pleine de délicatesse. Pleine de non dit pour Colette et sa mère, étouffante et maladroite pour Colette et Rachel et enfin libre et sincère pour Catherine et Valérie… Les dialogues vraiment très bons. Mêlant répliques piquants et drôles à celles plus douces et pleines de bons sentiments.

Cependant, même si la fillette qui est toujours en moi a beaucoup aimé, l’adulte que je suis un peu moins… Pourquoi ? Parce que par moment ce film fait des tentatives qui ne sont pour moi pas très heureuses. Les passages à la caméra super 8 me touchent profondément et sont vraiment magnifiques, ils soufflent un petit vent nostalgique mais ils arrivent toujours comme un cheveu sur la soupe. A chaque fois je me suis demandée, pourquoi à ce moment là ? pourquoi ici ? pourquoi comme ça ? Pas de véritable lien entre eux à la première vision du film en tout cas. Ou alors peut-être les plus forts souvenirs de Rachel et Valérie ? j’ai un doute… Mais surtout mon gros WTF (oui moi aussi je fais comme eux, je parle anglais), c’est justement l’anglais utilisé ici et là, enfin le franglais. Sans aucun sous-titre… Ca y est tout le monde parle anglais ? Et bien non… en tout cas pas ma voisine de ciné… Alors certes, je suis tatillonne. C’est vrai que c’est bien pratique pour ne pas se faire comprendre de son enfant, c’est vrai que leur franglais à l’accent parisien est vraiment très sympathique pour ceux qui maitrise la langue, mais cette anglicisme quasi systématique me fait mal à mon français et je pense toujours à ma mère et ma grand-mère qui ne parlent pas un mot d’anglais et qui ratent une facette comique du film…

Mais en fait, non mon plus gros WTF revient à cette scène où Agnès Jaoui se retrouve nue dans un placard ? Vraiment ?
Cette touche délurée vraiment m’a perdue et encore plus celle voulant illustrer une scène de sexe. Gros délire, mais qui pour moi n’a pas eu de résonance. Ou l’on opte pour le côté décalé ou pas du tout non ? si il y en avait eu d’autres je ne dis pas, mais c’est la seule scène « métaphorique » dont le summum réside donc en Agnès/Colette nue dans l’herbe cachée dans le placard, ok, Agnès Jaoui est très belle, mais pourquoi ? parce qu’elle renait à l’amour ? Bon peut-être que cela mériterait de le revoir une seconde fois pour tout percevoir.

Enfin catégorie déception : Dommage que la phrase clé du titre du film n’est pas été respecté…

Fort heureusement tout vient se faire balayer par quelques plans magiques dont le tableau de test de lecture dans le cabinet d’ophtalmo de Colette la mère de Rachel ou la musique magique de « la Boum » si emblématique, ou même la scène du film que partage Colette avec un de ses patients, les gros mots et le fou rire d’Agnès Jaoui / Colette devant le directeur. Les énormes et vieux téléphones, les voles au vent, les feux rouges, le Club Barbie, la dictée magique, les patins à roulettes à sangles, l’effaceur, les ballons d’anniversaire Mobalpa… Délicieux tout cela… De plus Carine Tardieu et Raphaële Moussafir réussissent avec brio à nous rendre Rachel et Valérie profondément touchante dans leur côté peste. Et extrêmement attachantes dans le lien qui les unis toutes les deux très rapidement et spontanément. Elles abordent avec « Du vent dans les mollets » avec beaucoup d’humour, de tact et de justesse la difficulté de grandir et de s’apercevoir que le mot « toujours » et les souvenirs peuvent vite prendre un tout autre sens. Mais aussi que l’amour des autres même si il ne s’exprime pas verbalement peut-être par des gestes et des attitudes tout aussi fort. La scène de Denis Podalydès/Michel lorsqu’il parle des boulettes de viande de Colette m’a bouleversé…Ou celle où Rachel qui câline le petit garçon qu’était son père…

Le dernier plan est parfaitement efficace, magique…Cette marche arrière…Et Rachel qui s’inquiète de ses souvenirs d’adultes. Tout ce que j’aime, les souvenirs, le passé, la magie de l’enfance…Et cette chanson de Barbara… Tout comme le reste de la salle ce jour là, je reste scotchée sur mon siège, cherchant à sécher les quelques larmes que l’on n’aura pas pu retenir…

Définitivement voir le film et lire le livre ensuite…


En bref : Un film comme un souffle agréable mais qui au fond bouscule notre enfance et nous tire une larme… Les petites filles sont épatantes, les adultes tout autant. Une histoire qui nous rappelle que l’enfance fait grandir parfois un peu trop vite. Mais surtout qu’il conditionne profondément notre demain.


Morceaux choisis / Citations :

« votre tête elle est tout froissée »

« L’ennui est un luxe »

« C’est toute votre enfance qui entoure la mienne »

« I have même pas peur »

« Valérie aussi elle est trop petite »

« C’est pas chez moi, c’est chez papa et maman »

« Y a tout de même du vent qui souffle dans mes mollets »


P'tites infos + (source): 

Le hasard fait bien les choses
Lorsque Carine Tardieu raconte la genèse du projet, on se dit que le hasard fait bien les choses ! Après avoir reçu en cadeau la bande dessinée "Du vent dans mes mollets" de Raphaële Moussafir, la cinéaste a ainsi eu un coup de cœur pour l'univers artistique de l'écrivain. C'est par hasard que les deux femmes se sont rencontrées au salon du livre, avant d'apprendre que des producteurs, intéressés par l'idée d'adapter la bande dessinée à l'écran, avaient justement pensé confier le projet à Carine Tardieu ! Pour couronner le tout, Raphaële Moussafir a elle aussi éprouvé un véritable émerveillement pour le travail de la réalisatrice en voyant son premier long, La Tête de maman. Toutes ces heureuses coïncidences aidant, les deux artistes se sont tout de suite bien entendues et ne se sont plus quittées !

Une comédienne chevronnée
Raphaële Moussafir est certes écrivain, mais également comédienne. Elle a ainsi adapté son propre roman sur les planches, interprétant tour à tour chacun de ses personnages, de la fillette à la grand-mère en passant par les parents ! Un exercice difficile qui prouve à quel point l'écrivain est attachée à cette histoire, "son histoire". Aux vues de la volonté farouche dont cette dernière a fait preuve pour garder la main sur son œuvre jusqu'au bout, la réalisatrice Carine Tardieu confie avoir consulté l'auteure au cours de toutes les différentes étapes de la production, notamment concernant le choix des acteurs. Comme le précise la cinéaste : "Il n’était pas question que je propose le film à un comédien qui aurait semblé rédhibitoire [à Raphaële]"



Mon avis sur le livre : "Du Vent dans mes Mollets " deRaphaël Moussafir

http://noaetsonmonde.blogspot.fr/2012/08/livre-du-vent-dans-mes-mollets-de.html

mardi 28 août 2012

[Sortie Ciné] Du livre au ciné ! Les sorties de la semaine 29/08/12

Du livre au ciné !!
"quand le livre prend vie au ciné"

29/08/2012 : Cette semaine au ciné on peut retrouver




COMEDIE DRAMATIQUE
Chez Wild Bunch Distribution

"Superstar" de Xavier Giannoli est l'adaptation "L'idole" de Serge Joncour. 
Mon avis sur le roman ici.

Avec : Kad Merad; Cécile de France, Louis-Do de Lencquesaing, Cédric Ben Abdallah ...
En quelques mots : Un anonyme devient soudain célèbre, sans savoir pourquoi.



DRAME
Chez Ad Vitam

"Confession d'un enfant du siècle" de Sylvie Verheyde est inspiré du roman d'Alfred de Musset du même nom.

Avec Charlotte Gainsbourg, Pete Doherty, August Diehl, Lily Cole, Volker Bruch, Guillaume Gallienne, Karole Rocher, Rhian Rees...

En quelques mots : 
Paris 1830. Octave, trahie par sa maîtresse, tombe dans le désespoir et la débauche : le “mal du siècle”. La mort de son père l’amène à la campagne où il rencontre Brigitte, une jeune veuve, de dix ans son aînée. Pour Octave, c’est à nouveau la passion.  Mais aura-t-il le courage d’y croire ?

vendredi 24 août 2012

[DVD] "Bel Ami" de Albert Lewin


« Private Affairs of Bel Ami » de Albert Lewin (1947)
Chez Wild Side


En quelques mots : 1880, George Duroy est un homme au physique avantageux, séducteur et qui n’a qu’un but, sortir de sa "petite" vie. Arriviste, malin et opportuniste, il va jouer de son charme auprès des femmes pour arriver au sommet… Mais et si ses intrigues amoureuses signait sa perte...


  • En deux mots : séduction  & stratégie
  • En une question : le cœur et la raison sont ils si différents ?

SPOILER MINIMUM


Après avoir lu le livre (mon avis ici), vu l'adaptation de 2012 (mon avis ici), je me devais de découvrir l'adaptation d'Albert Lewin de 1947. Et quelle réussite...

Adaptation très fidèle du roman de Maupassant, "Private affairs of Bel Ami" d'Albert Lewin a su ici conserver toute la trame du roman, en y apportant tout de même quelques changements dans le temps et dans le scénario. Mais là où les modifications sont inopportunes ou tombent à plat dans la version 2012, elles trouvent ici du sens et ne dénaturent absolument pas le récit de Maupassant. En quelques mots : Clotilde est ici veuve, Georges Duroy a au moins 10 à 15 ans de plus que dans le roman, la marionnette Guignol fait son apparition et l’histoire s’est décalée de presque 30 ans...

Des changement donc, mais pour mon plus grand bonheur, les détails sont tous là, l’arrêt devant la glace, l’ascension de Georges à la vie française, ses séductions, ses affrontements avec ses collègues journalistes dont celui avec Laroche Mathieu. Mais surtout tout le charme désuet de la séduction sans forcément le sexe. La délicatesse des échanges dans les dialogues. Georges Sanders est parfait en Bel Ami, même si plus âgé que dans le livre, il reste charmant, élégant et avec une classe vraiment digne de l'époque. Angela Lansbury, Clotilde de Marelle est délicate, charmante et attachante (C'est Mme Arabesque mais aussi une grande actrice des années 50, 3 nominations au Oscar ). A noter que ces 2 acteurs se retrouvent pour la 2ème fois, après avoir partagés l'affiche de l'adaptation du roman "Le portrait de Dorian Dray" toujours d'Albert Lewin.

"Bel Ami" c'est aussi le charme du noir et blanc, la classe et la prestance presque innée des acteurs, les costumes, les décors, l’ambiance, les dialogues tout semblent choisi avec beaucoup soins. Cette lumière type "Harcourt" (je n'ai pas le terme technique) est pour moi la plus belle et opère toujours sur moi. Peut-être est ce pourquoi j'ai autant aimé The Artist…

Sincèrement, à la découverte de cette pépite du cinéma américain, vraiment je me demande comment la version de 2012 a pu passer autant à côté... Ici aussi il y a des changements, mais encore une fois ils servent l'histoire. La fin tragique est volontairement moraliste. On récolte ce que l'on s'aime... L'ajout des marionnettes Guignol prouve bien le côté malin de Georges mais aussi que nous sommes tous plus ou moins la marionnette de quelqu'un. Avec le choix de Guignol, marionnette la plus française de toute, Albert Lewin, scénariste, nous rappelle que Georges est tout comme Guignol à la fois naïf et malin, honnête et sans scrupule mais finalement toujours bon vivant et sympathique... Albert Lewin a su le rendre presque encore plus malin que dans le roman, subtilement. Il le rend très observateur, à l'affut du détail chez l'autre qui s'avèrera utile pour lui (le tricot de Mme Walter, Madeleine qui joue avec son alliance, cette jeune femme magnifique qui choisit pour époux un aveugle...). Malin !


Le rythme est agréable, les enchainements plaisants et fluides. Avec peut-être juste un bémol sur la scène où Clotilde et Georges dansent dans les soirées du « peuple »… Où l'on frôle un peu le ridicule... Les retrouvailles de Clotilde et de Georges Duroy sont moins intenses, tout comme ses relations avec les femmes, restant dans la séduction délicate. Se faisant désuètes mais toujours charmantes.
Enfin, même si la fin est différente de l'œuvre de Maupassant, elle reste extrêmement bien trouvée, bien que frôlant presque le ridicule dans sa mise en scène. La vengeance est une trame principale de Maupassant et elle est ici très bien installée, très bien amenée. "Bel Ami" d'Albert Lewin est une très belle adaptation, un incontournable du cinéma. Son charme opère...  Une version où l’on garde en tête le petit air « au près de ma blonde »…

Mais mon coup de cœur pour ce film réside aussi dans la surprise que j'ai pu avoir lorsque j'ai découvert un élément du film en couleur... Incroyable mais vrai ! Et oui volontairement cette seule image colorisée est comme hypnotique et l'on comprend d'autant mieux pourquoi en regardant les bonus... Astucieux, malin et très avant gardiste.*


* Spoiler
Un concours est lié à cette image... 12 grands peintres ont créés une œuvre spécialement pour ce film, dont Dali. Et seule celle de Max Ernst fut celle montrée dans le film. Lors d'une exposition itinérante dans tous les États-Unis toutes les oeuvres furent exposées. L'idée étant de découvrir laquelle était présente dans le film. Le bonus entretien avec Patrick Brion est vraiment savoureuse à ce sujet !
Un bonus qui m’a donné envie de voir le portrait de Dorian Dray

Sacré concept, une œuvre cachée dans le film puis exposé parmi d’autres. Une expérience passionnante, peintre et cinéma. A quand une nouvelle expérience de ce type? Un livre dans un film ? un livre a gagner ? Je dis ça je ne dis rien ^^. Je m'égare !



En bref : Tout le charme du cinéma des années 40/50 est là. Une lumière unique, un sens du décor et des costumes remarquables. Un casting au service de l’histoire et des dialogues maitrisés. Une très belle adaptation du roman de Guy de Maupassant qui respecte son rythme, son ambiance et sa trame même si quelques éléments diffèrent..  


Morceaux choisis / Citations :
« Mon cœur me dit que tu as raison, mais cela fait longtemps que je ne l’écoute plus. »
 « Ce sera une île sur l’océan du temps. »

Bonus :
  • Entretien avec Patrick Brion (13mn)
  • Galerie photos du film
  • Filmographie
  • Liens internet

Disponible en DVD (14,99 euros) chez Wild Side sur Fnac.com et dans les magasins FNAC
Merci pour cette belle découverte !

mercredi 22 août 2012

[Cinéma] Première affiche pour "Lincoln" de Steven Spielberg

Voici l'affiche de "Lincoln" de Steven Spielberg
adaptation du livre 
"Team of Rivals" de Doris Kearns Goodwin



La date de sortie n'est pas encore connue... Mais grande classe que cette affiche !

"Lincoln" de Steven Spielberg
Synopsis : Quelques mois de la vie d'Abraham Lincoln, seizième Président des États-Unis, assassiné après la Guerre de Sécession…

Avec : Daniel Day-Lewis, Sally Field, Tommy Lee Jones, Joseph Gordon-Levitt, Tim Blake Nelson, James Spader, Jackie Earle Haley, David Strathairn, Walton Goggins, Lee Pace, Hal Holbrook, Bruce McGill, Gregory Itzin, S. Epatha Merkerson, Joseph Cross, Gloria Reuben, Elizabeth Marvel, Wayne Duvall...

Le livre n'existe pas en VF
"Team of Rivals" de Doris Kearns Goodwin



mardi 21 août 2012

[Expo] "Sur la route" au Musée des Lettres et Manuscrits et exposition permantente

Le temps file à toute vitesse, j'avais prévu d'y aller à son ouverture en mai, puis j'ai découvert que l'exposition dédiée à l'oeuvre "Sur la Route" de Jack Kerouac et du film de Walter Salles au Musée des Lettres et Manuscrits allait se terminer Dimanche 19 Août, je me devait donc d'aller vite y faire un tour ! Vendredi dernier j'ai donc pris le temps d'aller découvrir cette exposition organisée par le Musée et MK2. 
Merci encore à eux deux pour cette idée, bien trop rare à mon goût... 
Quand Livre et Cinéma sont liés...

Je dois dire que je ne suis pas déçue, même si la salle d'exposition était assez petite, elle recelait de pièces insolites, rares et très intéressantes. J'ai ainsi entre autre chose, découvert que Jack Kerouac parlait très bien le français, avec un fort accent canadien... Mais bien sûr surtout elle exposait, LE rouleau. L'oeuvre rédigée en 3 semaines de Jack Kerouac. Ce n'est pas sans une certaine émotion que j'ai pu voir ce rouleau devant moi, avec son scotch, son papier abimé, ses ratures de mot avec la lettre X, ses lettres manuscrites que l'on devine sur le papier... Comment soupçonner qu'au moment où il a tapé ce rouleau, il serait alors exposé à Paris et dans le monde et qu'il serait le symbole de toute une génération...

Retour en photos sur ma visite...


La salle d'exposition 

Le rouleau
Tout début du rouleau
Zoom 1
Zoom 2
Parcours de Jack Kerouac, version livre & film
Carnet de route de Sal Paradise - "Sur la Route" de Walter Salles

Copie du courrier envoyé à Sal Paradise

Quelques éléments du décor du film "Sur la Route" de Walter Salles
Les différents couvertures du livre "Sur la Route" sous forme de rideau de tissu
Courrier de Jack Kerouac à son éditeur pour lui dire à quel point
il est content de la traduction française de son roman
Copie de la lettre envoyée à Marlon Brandon pour lui demander de jouer dans le film le rôle de Dean
Quelques éléments du décor du film "Sur la Route" de Walter Salles.
Petite émotion devant les photomatons...
Quelques éléments du décor du film "Sur la Route" de Walter Salles
Le rouleau est désormais à Londres pour une nouvelle exposition...


[Rappel] Mon avis sur le film "Sur la route" de Walter Salles
En bref : Difficile de mettre des images sur des mots. Belle photo, beau casting, mais un scénario et une caméra peut-être parfois un peu trop speed. Mais "Sur La Route" reste ce qu'il a toujours été : une ode à la liberté et une ode à toute une génération des années 50, la beat generation.





Une exposition qui m'a également permis de découvrir de véritables trésors...



Le Musée des Lettres et Manuscrits est un musée assez (trop) méconnu il me semble, mais il enferme des pièces rares et incroyables...

Les livres, les mots, les lettres sont pour moi très importants, ils l'ont toujours été... Je croule sous les carnets et les boites avec des petits mots des personnes qui me sont chers. Des souvenirs précieux... Si vous êtes comme moi, ce Musée est fait pour vous !
Imaginez le ressenti devant des mots écrits par des personnes que l'on admire... qui ont changé la vie et l'Histoire... Qui nous ont fait voyager par les mots, les images ou les sons...

Le Musée est très bien organisé et l'on identifie très vite les parties différentes parties qui composent la visite : Arts et Littérature, Musique, Histoire et Sciences...
Ici les lettres, manuscrits, partitions et documents officiels sont de la main de Guy de Maupassant, Albert Einstein, Charlotte Brönte, Mozart, Boris Vian, Louis XIV, Thomas Edison, John Fitzgérald Kennedy, Picasso, St Exupéry, Victor Hugo, Raymond Queneau... Les listers tous serait bien trop long, mais la collection est vraiment extrêmement riche et variée.
Voici un petit florilège... (Désolée pour la qualité mais c'est au portable)

Epreuves de Marcel Proust "à l'ombre des jeunes Filles en Fleurs". 
Bon de commande signé Georges Meliès
Dessin de Picasso

Raymond Queneau
Antoine de Saint Exupéry



Marguerite Yourcenar
 
Guy de Maupassant
 

Recueil de Charlotte Brönte lorsqu'elle avait 14 ans...

Molière
Jean Cocteau

Victor Hugo
JFK  
Napoléon Bonaparte

La première ampoule
Calculs d'Albert Einstein 
Debussy

Lien vers les pièces "cinéma"
http://www.museedeslettres.fr/public/sous-thematique/le-cinema/84

Lien vers les pièces "littérature"
http://www.museedeslettres.fr/public/thematique/litterature/8

Musée des Lettres et Manuscrit

222, boulevard Saint-Germain
75007 PARIS - FRANCE
Email : info@museedeslettres.fr
http://www.museedeslettres.fr/public/

Horaires :
Du mardi au dimanche de 10h à 19h
Nocturne le jeudi jusqu'à 21h30
Fermeture hebdomadaire le lundi
Le Musée des lettres et manuscrits en images