"Cloud Atlas" de Lana Wachowski, Andy Wachowski et Tom Tykwer
Chez Warner Bros
En quelques mots : 6 histoires, 6 époques, 6 destins…
- En
deux mots : karma & choix
- En
une question : La réponse est-elle plus important que la
question ?
Il y a des films où mettre de mots dessus est presque mission impossible. Voici quelques semaines que j'ai pourtant vu "Cloud Atlas" et j'ai toujours l'impression de ne pas pouvoir en parler correctement...
Je pense que c'est finalement parce que c'est un film qui se vit comme une expérience unique que chacun lit à sa manière... Un film qui traverse le spectateur comme il défile et qui s'analyse, se digère avec le temps. C'est un film émotion et pensées qui ne peut suffir à des mots...Et pourtant l'envie d'en parler demeure pour ne pas passer à côté...
« Cloud
Atlas » est le fruit de 3 réalisateurs : Lana Wachowski, Andy Wachowski (Matrix) et Tom Tykwer (Le Parfum) qui ont eu la bonne idée d’adapté le
roman de David Mitchell « La cartographie des nuages ». Un film, 3
réalisateurs, 6 acteurs, 6 époques : de 1849 à 2300, 6 destins mais une seule histoire, avec autant de messages que l’on
veut bien y voir.
« Cloud
Atlas » est une très belle adaptation que l’on peut découvrir facilement
sans avoir lu le livre ou que l’on peut voir avec plaisir avec tous les rouages
de l’histoire en tête.
Une
histoire dense de 2h47 qui prend une ampleur insoupçonnée, au départ. Un film de
2h47 qui passe à toute vitesse lorsque la ligne directrice de l’histoire se devine. On
passe quelques minutes à comprendre où l’on va, à s’aclimater à la
gymnastique que nous impose l’histoire d’alterner le temps, les personnages et
les époques. Juste le temps de faire le lien et là le rythme s’accèlere on
passe quelque seconde à remettre les pièces en place. On passe quelques secondes à reconnaître les personnages et les liens entre eux. Mais on passe quelque seconde
à avoir la nausée aussi. Parce que Cloud Atlas c’est aussi la dénonciation des
générations qui subissent les idéaux de quelques uns. L’esclavage, la
soumission et le non dit qui fait finalement face à la révolte, la révélation
et la volonté de quelques uns de faire changer les choses.
Un
film où l’on change d’époque comme on change d’univers. Tantôt film historique,
tantôt comédie, tantôt série B
mais aussi SF et futuriste. Cloud Atlas alterne les univers avec une
facilité déconcertante. Sans jamais être dominante par l’un des réalisateurs.
Je serais bien en peine de dire qui a réalisé quelle partie. Une alternance en
équilibre…
Visuellement
« Cloud Atlas » est époustouflant ! Je suis très souvent en
admiration des plans offerts, des maquillages et des effets visuels qui défilent
devant moi. Chaque personnage suivant sa ligne de karma et son propre look. Hugh
Grant est impressionnant, interprétant des personnages sombres et inquiétant. Bluffant. Tom Hanks retrouve enfin l’aura de ses précedants
films et Jim Sturgess se révèle épatant surtout dans la période Neo Seoul. Jim Broadbent est drôle à souhait, mais sait aussi, de manière plutôt inattendue se faire charmant. Hugo Weaving tient encore une fois le rôle du méchant et franchement des scènes de Matrix ne peuvent que nous revenir en tête. Ben Wishaw est bouleversant en musicien compositeur maudit et délicat...
Alors
certes Cloud Atlas peut paraître ardu ou facile selon les détracteurs, mais il
est pour moi la parfaite mise en image du roman et surtout le film qui pourrait bien prendre le
relai de Matrix et de ce qu'était pour moi son message : "la volonté et le libre arbitre est le
seul choix possible pour un monde en équilibre." L’héroïsme de quelques hommes
qui pour la liberté de tous vont se sacrifier.
Un
film sur la destinée et le karma au travers des personnages qui traversent le
temps. Imprégnés
de différents niveaux de lectures comme a pu l’être le premier Matrix. Une
image lancinante ne vous quittera pas lorsque l’abatoir se révèle.
Un
film qui mêle aussi grand amour et humanité dans toute sa beauté et son horreur. Une
fresque qui met en avant la destinée, la réincarnation, le karma, la
redemption, la révolte, la transmission, l’effet papillon, mais aussi et
peut-être surtout l’âme sœur que l’on retrouve de vie en vie. Ce qui n'est pas sans me rappeler aussi "The Foutain" avec Hugh Jackman.
"Cloud Atlas" c'est une
musique, une partition, une chemin de vie, un plan, un destin…
Une oeuvre ambitieuse et généreuse à découvrir, à vivre sur BO envoûtante !
J'ai hâte de le revoir en DVD le 13 juillet 2013 !
En bref :“ Visuellement époustouflant. Casting idéal. Une expérience à lui seul. Des vies et des destins qui ne sont qu'un. Un éveil qui trouble ou déçoit ”
Morceaux choisis / Citations :
« Vous devrez faire ce que vous ne pouvez pas ne pas faire. »
« La vie ne nous appartient pas. De la matrice à la tombe. »
"Cloud Atlas" est donc l'adaptation du roman de David Mitchell "La cartographie des nuages"
Editeur : Points
Billet lecture à venir.
P'tites infos + (source):
D'un film à l'autre
C'est Natalie Portman qui, lors du tournage de V pour Vendetta, a donné un exemplaire du roman de David Mitchell àLana Wachowski ! On connaît la suite...
Indicateur phénoménologique [SPOILERS]
Les réalisateurs ont choisi de garder l'élément caractéristique de la comète, qui, dans le roman, indique quels personnages sont liés à la même âme, en en modifiant la signification : "Cette tache de naissance engendre des résonances entre les personnages qui en sont porteurs : par exemple, un individu peut marquer son époque par une création personnelle, puis un autre, quelques générations plus tard, pourra s’en inspirer", révèle Tom Tykwer. "La comète est (...) devenue une manifestation phénoménologique. Sa marque symbolise, chez celui qui la porte, l’opportunité de changer les choses", ajoute Lana Wachowski.
En correspondance à la diversité des styles adoptés dans le roman, avec des variations à chaque chapitre, les trois cinéastes ont opté pour une variation des genres : science-fiction, romance, thriller, etc. Il a aussi fallu adapter la structure globale du récit. Dans le livre, chaque récit est interrompu lorsqu'il atteint son paroxysme, à mi-parcours :"Nous savions que nous ne pouvions pas adopter cette structure narrative pour un film. Cela nous a fait réfléchir aux manières de repousser les limites de la narration cinématographique standard", explique Lana Wachowski. Aussi, les trois metteurs en scène ont travaillé d'arrache-pied pour mettre en place cette "mosaïque", en réalisant des fiches extrêmement précises sur chaque personnage du roman, afin d'aboutir à une histoire cohérente malgré son extrême complexité. Dans le film, les six intrigues démarrent en même temps, puis on les suit une par une en alternance.
L'importance des maquillages et des costumes
Les chefs costumiers Kym Barrett et Pierre-Yves Gayraud, qui avaient collaboré à Matrix, ont réalisé un travail de titan, en étroite collaboration avec les chefs coiffeurs et maquilleurs Jeremy Woodhead et Daniel Parker, pour rajeunir, vieillir, travestir les acteurs au gré des personnages.
Tom Tykwer est à la fois co-réalisateur du film et co-compositeur de la musique de Cloud Atlas. Il a écrit la musique, avec Johnny Klimek et Reinhold Heil, en amont du film, plusieurs mois avant le début du tournage, fait assez rare. Ainsi, toute l'équipe du film a pu s'inspirer de la musique lors de la réalisation. La symphonie qui constitue la musique a par ailleurs une vraie existence diégétique, puisque c'est l'un des personnages qui la compose dans l'un des récits.
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