«Un homme à distance»
de Katherine Pancol
Chez Livre de Poche
En
quelques mots : Ceci est l'histoire de Kay Bartholdi, un roman par lettres comme au XVIIIe siècle. Un inconnu écrit à Kay, libraire à Fécamp, pour lui commander des livres. Au fil des lettres, le ton devient moins officiel, plus inquisiteur, plus tendre aussi. Kay et Jonathan parlent de leurs lectures, certes, mais entament un vrai dialogue amoureux. Ils se font des scènes, des confidences, s'engagent peu à peu dans une relation que Kay, hantée par le souvenir d'une déchirure ancienne, s'efforce de repousser… Dis moi ce que tu lis, je te dirais qui tu es et comment tu aimes...
- En deux mots : mot & amour
- En une question : est ce que l'on peut se cacher derrière les mots pour être vraiment soi?
SPOILER
MINIMIM
Loi des séries, "L'homme à distance" de Katherine Pancol est le 2ème petit livre du mois, 157 pages qui se lisent terriblement vite. Beaucoup trop vite…
Bien que ce ne soit pas une adaptation je voulais ici partager mon coup de coeur pour ce livre et son style épistolaire. Le plaisir des lettres me manquent tellement… Recevoir une enveloppe, reconnaitre une écriture, ouvrir fébrilement l'enveloppe et découvrir ce qu'elle contient. Quelques lignes, quelques feuillets… Je retrouve ici le bonheur de l'échange par voie postale par procuration…
Bien que ce genre ne se prête pas à l'adaptation ciné, il est pourtant terriblement visuel et ce roman mériterait amplement de devenir un film… ou un téléfilm...
Du 22 octobre 1997 au 7 novembre 1998, nous suivons les échanges de Kay Bartholi, libraire à Fécamp et de Jonathan Shields, américain passionné par les livres et les éditions rare qui va charger Kay de dénicher une liste de livres...
Amusant et fluide, on est rapidement charmé par les mots et les propos de Kay et Jonathan, qui commence très professionnellement mais qui sont ponctués de questions qui peuvent sembler anodines mais qui sont pleines de sens et qui surtout va considérablement les rapprocher au fil des lettres qu'ils échangeront. Des questions reposant sur des réflexions que l'on peut se faire au quotidien au plus philosophiques et profondes.
Mais aussi des échanges qui donnent envie de lire d'autres livres. Des livres qu'ils partagent entre eux comme "Confidence africaine" de Roger Martin du Gard ou de voir un film comme "Les ensorcelés" de Vincente Minneli. Les livres sont d'ailleurs, pour mon plus grand plaisir, recensés en fin de roman. Il n'y plus qu'à piocher !
Encore une fois un livre dont le livre prend tout son sens en fin de lecture et quel plaisir…
Un livre que l'on a envie de relire immédiatement après avoir tourné les dernières pages, mais dont l'on a surtout pas envie de trop en dire pour ne pas perdre le plaisir de la découverte. Juste peut-être dire à nouveau à quel point Katherine Pancol sait par des mots simples et bien choisis nous emporter dans une histoire qui nous touche énormément et qui laisse le lecteur dans une réflexion émotionnelle assez forte sur les hommes et les femmes, sur l'amour de soi et l'amour de l'autre et des autres...
En
bref : Un petit livre qui se lit très vite, trop vite. Un échange de lettres qui nous révèlent bien plus que les mots écrits et dont les mots entre les lignes prennent plus de poids que tous les autres.
Morceaux
choisis / Citations :
"Moi aussi je suis un passionné de livres, de romans surtout, et je peux assurer, sans faire le malin, que j'ai appris la vie dans les pages des livres (et dans les films aussi pour être tout à fait honnête)."
"Je suis obsédé par les destins qui se croisent et se manquent, faut de communication, d'explication, de courage pour s'affronter. J'ai toujours envie de me glisser entre les pages des romans et de forcer les personnages à se parler."
"Est ce les livres sont un moyen de tout se dire, même l'inavoué, le plus terrible secret?"
"Ces petits bonheurs de rien du tout, quand le grand bonheur, le bonheur effrayant, le bonheur plus grand que tous les autres vous a déserté. J'ai connu ce bonheur effrayant. Je n'en veux plus. Je ne veux plus rien de grand, d'immense. Ou je le veux à ma taille. Que je puisse passer mes bras autour de son cou, de ses épaules, de ses rêves et le tenir, le tenir…"
"J'ai envie de vous écrire parce qu'il fait beau.
J'ai envie de vous écrire pour l'amour des mots.
J'ai envie de vous écrire parce que vous êtes loin et muet !
Et qu'il me faut bien quelqu'un à qui parler…
De rien, de petits touts…"
"Pour moi, un jour, le monde s'est arrêté à Fécamp. C'est peut-être pour cela que j'y suis restée."
"Dis-moi que tu m'as pardonné, que tu me pardonneras, que tu pourras me pardonner un jour, dans une éternité."
"On se raccroche au passé quand on n'a plus rien à vivre, quand on a trop crié "rideau" ou "coupez" et qu'on reste les mains vides."
"Tu es revenue dans un livre que je lisais, un film que je voyais, un geste que tu faisais…"
"Tu faisais feu de tout bois et tu faisais feu de moi."
"On se raccroche au passé quand on n'a plus rien à vivre, quand on a trop crié "rideau" ou "coupez" et qu'on reste les mains vides."
"Tu es revenue dans un livre que je lisais, un film que je voyais, un geste que tu faisais…"
"Tu faisais feu de tout bois et tu faisais feu de moi."
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire