lundi 30 novembre 2015

[Livre] "Les ennemis de la vie ordinaire" de Héléna Marienské


«Les ennemis de la vie ordinaire» de Héléna Marienské
Chez Flammarion

En quelques mots : L'un boit, l'autre skiff, le troisième fornique à corps perdu. Les autres ne sont pas en reste. Tous sont addicts et se trouvent embarqués dans une thérapie de groupe d'un nouveau genre. Ils y trouveront ce qui n'était pas prévu : la polyaddiction. Ca secoue. Mais pas seulement : car ces ennemis de la vie ordinaire vont aussi découvrir dans le groupe l'entraide, l'amitié, et l'amour, le bel amour. 

  • En deux mots : addiction & partage 
  • En une question : Une addiction partagée sort-elle de la solitude?


SPOILER MINIMUM

« Les ennemis de la vie ordinaire» de Héléna Marienské est un livre que j’ai pu découvrir via l’opération Masse Critique de Babelio (Merci !). Il n'est pas encore prévu en adaptation à ma connaissance, mais son pitch m'a fait penser à un autre roman que j'avais adoré "Vous descendez?" de Nick Hornby (mon avis ici).

"Les ennemis de la vie ordinaire" nous raconte l'histoire d'êtres en marge de ce que l'on appelle la norme et l'équilibre d'une vie que l'on dit "normale". Des hommes, des femmes, déséquilibrés par leurs addictions comme le sexe, le jeu, le sport, la drogue, le shopping, l'alcool, ils se retrouvent un jour réuni par une thérapeute qui pense que les réunir peut leurs permettre de se comprendre et de se resocialiser. Mais la vie moderne n'est pas un conte de fée…

Dans un style fluide, drôle et parfois vraiment cru, "les ennemis de la vie ordinaire" se compose de chapitres mettant un des personnages principaux au coeur du récit, tantôt l'on suit Mariette et son addiction aux drogues, tantôt l'on suit Jean-Michel accro au sport au point de se détruire physiquement en allant au bout de ses limites, puis l'on suit Pablo et son addiction maladive au sexe, Gunter et sa passion du poker ou encore Mylène accro au shopping et Elisabeth qui ne peut vivre depuis des années sans sa dose d'alcool journalière…

En voulant rapprocher des êtres souffrant d'addiction, Clarisse, la psychologue, est loin de se douter que loin de les adoucir elles vont faire naitre une solidarité inattendue. Et nous faire redécouvrir que finalement l'aide vient toujours de l'extérieur mais aussi de soi-même.

Héléna Marienské maitrise parfaitement la mise en avant de chacun de ses personnages en nous les rendant à la fois touchant et attendrissant malgré leurs vices.

Un titre parfait pour un récit émouvant qui prouve que ces ennemis de la vie ordinaire sont des êtres qui cachent tous quelque chose de profond et sensible et qui sont peut-être finalement bien plus solide que l'on ne pense. Il rappelle également que les attachements peuvent prendre des formes très différentes et que parfois aller au bout des choses permet de se révéler complètement et vivre pleinement. Le temps que cela dure au moins... Un récit complètement immoral qui donne le sourire et qui bien que sombre met en lumière l'être humain et ses forces par ses faiblesses...

En bref : Un conte moderne plutôt irrévérencieux et immoral mais attendrissant. Qu'importe l'addiction tant que l'on ne fait pas de mal aux autres et que l'on est heureux...


Morceaux choisis / Citations :
"Tout deux vous confondez "être" et "avoir". Ce n'est pas parce que vous n'avez plus rien que vous n'êtes plus rien."

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