mercredi 14 décembre 2011

[Livre] "L'Amour dure trois ans" de Frédéric Beigbeder


"L'Amour dure trois ans" de Frédéric Beigbeder
Éditions Grasset

En quelques mots : Marc vient de quitter Anne... Trois ans d'amour puis vient le désamour pour aimer à nouveau... Alice est entrée dans la vie de Marc... Mais elle est mariée. Entre constats et  narration on fait aussi l'apprentissage de l'amour...

  • en 2 mots : temps & constat
  • en 1 question : (facile mais) l'amour dure t'il vraiment trois ans ?

Oui je sais j'y viens tard, Frédéric Beigebeder à sorti son livre en 1997 et je ne le lis que maintenant en 2011... J'ai envie de dire mieux vaut tard que jamais non? Et puis, surtout son film sort très prochainement alors il fallait bien lire le livre avant...

La lecture est vive et dynamique. Composé de chapitres très courts. Comme des idées semées au vent, mais finalement avec une certaine logique et chronologie. Très rythmé et imagé avec de nombreuses références et métaphores (les immeubles qui s'effondre, l'impression d'être dans un manège qui donne mal au coeur...) l'histoire de déroule sous nos yeux comme une conversation avec un ami.
Frédéric Beigbeder s'amuse aussi des mots comme pourrait le faire notre ami confident pour détendre un peu l'atmosphère ou un petit sourire... "Avec Julie, nous nous sommes assis sur un sofa pour manger des canapés et non l'inverse" ou "la vengeance est un plat qui ne se mange pas".


Finalement un monologue entre le lecteur et lui comme une confidence qu'il nous ferait autour d'un verre ou un après-midi ensoleillé à l'ombre des arbres à Ibiza...

Beaucoup de constat, beaucoup de métaphores ou de "c'est comme...". Des constats parfois évident : la nouveauté attire, le confort ennui. Le doute et l'incertitude intrigue et attire. On ne veut finalement que ce que l'on désire... L'amour change et parfois nous quitte et s'enfuit quand le geste de plus pour l'autre disparait (on ne se rase plus pour l'autre, on ne prévoit plus à "nous" mais à "je", on sort pour ne plus être à deux...).
Un univers un peu à la Alexandre Jardin et son Fanfan, séduit moi tous les jours, comme si je te quittais tous les matins. Comme Alexandra il a peur que l'amour devienne quotidien et routine pour ne plus aimer passionnément.

Petit plus, à mon sens, de ce roman, Frédéric Beigebeder va même, à plusieurs reprises s'adresser directement aux lecteurs : "Vous qui me lisez, vous avez sûrement...", impliquant d'autant plus le lecteur dans cette "conversation". Un livre si personnel où l'on devine bien vite que Marc est en fait Frédéric lui même... Quel joli final...

A noter aussi, pour moi, mon petit coup de coeur : il fait même référence à James Dean et au film "La Fureur de vivre" quand le héros fait une Chiken Run pour tester ses limites... <3. Fin de la parenthèse.

Un livre que j'ai donc lu avec beaucoup de plaisir, même si parfois les mots crus peuvent troubler un peu, ils ne sont finalement que provoc et sincérité...
Je n'aurais qu'une question, enfin j'aimerai en savoir un peu plus sur une phrase qui m'a fait le plus fait réfléchir, qui m'a interpellé, qui m'a fait arrêter ma lecture pour y penser : "Entendre le parfum des couleurs" 5 petits mots et pourtant... On y retrouve les 3 sens de la vie (voir, entendre et sentir) en une seule phrase c'est beau et cela n'a pourtant pas beaucoup de sens...

Note 8/10
Bref un livre à lire comme un échange, une conversation avec un ami que l'on écoute et que parfois l'on comprend, ou pas... Un livre sur l'amour et le temps de l'amour, dynamique et plein de vie. Un livre que j'ai hâte de voir en image au cinéma ! :)


Morceaux choisis : 
"On voudrait faire "pomme z" avec sa vie. Car c'est soi-même qu'on abîme le plus, quand on fait souffrir quelqu'un."
"Penser rend triste ; c'est la vie qui doit l'emporter."
"Anne m'a rendu la liberté, et voici que je lui en veux de me laisser face à moi-même. Je lui en veux de m'autoriser à repartir de zéro. Je lui en veux de m'obliger à prendre mes responsabilités. Je lui en veux de m'avoir poussé à écrire ce paragraphe. "
"Je m'habille de noir car je suis en deuil de moi-même. Je porte le deuil de l'homme que j'aurais pu être"
"L'amour le plus fort est celui qui n'est pas partagé"
"Aimer quelqu'un qui vous aime aussi, c'est du narcissisme. Aimer quelqu'un qui ne vous aime pas, ça, c'est de l'amour."
"on ne peut désirer ce que l'on a. C'est contre nature"
"Au XXème siècle, l'amour est un téléphone qui ne sonne pas."
"De nos jours, Descartes n'écrirait plus : "je pense donc je suis". Il dirait "Je suis seul donc je pense".  Personne ne veut la solitude, car elle laisse trop de temps pour réfléchir."
"Je regarde une mouche qui se cogne contre la fenêtre de ma chambre et je songe qu'elle est comme moi : il ya du verre entre elle et la réalité. Séparée du bonheur par une prison invisible."
 "Ecrire, c'est porter plainte."
"Les époux dînent, les amants déjeunent."
 "(...) tout est beau avec toi, même moi."
"J'ai peur de ta peur."
"Je hais ton passé qui encombre mon avenir."
 "Je préfère être malheureux sans toi qu'avec toi."
"Le bonheur c'est le silence du malheur." Bruno Richard


NB : Le livre est déjà adapté au cinéma par Frédéric Beigbeder himself !
Sortie le 18 Janvier 2012
Distributeur EuropaCorp Distribution
Ci-dessous, la bande annonce où déjà on sent de légère modification au livre... mais dans la mesure où l'auteur, réalise on a des chances d'avoir, en fait, des compléments d'informations... 
Verdict le 18 Janvier 2012 !

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