mercredi 4 janvier 2012

[Livre] "Le Livre Perdu" de Mehdi Omaïs



"Le livre perdu" de Mehdi Omaïs
Éditeursetauteursassociés - Editions Alphée - Jean-Paul Bertrand

En quelques mots : Hassan Delcroix, jeune écrivain, découvre un jour, par un enchainement imprévu une petite librairie parisienne. Attiré par le titre d'un livre "Le gouffre des coeurs", il achètera alors, sans le savoir, le livre de sa vie... Un livre qui va bouleverser son existence...

  • en 2 mots : parcours & livre 
  • en 1 question :  un livre peut-il sauver une vie?

Attiré tout d'abord par le titre "Le livre perdu", puis par sa couverture, j'ai été convaincue par cette phrase en 4ème de couverture : "Et vous, jusqu'où seriez-vous prêts à aller pour lire la fin de l'histoire qui vous a sauvé la vie?"

Prometteur non? L'importance des mots, des livres et du hasard ne sont pas en reste dans ma motivation et dans mon appréciation du livre. Des thèmes qui me parlent ! J'ai donc commencé ma lecture pleine d'attention.

Un livre complexe qui soulève beaucoup de question après lecture. Un livre qui nous attache assez rapidement au héros, Hassan, jeune homme de 25 ans, un peu perdu, qui cherche depuis toujours la reconnaissance de son père. Mais celui-ci s'est suicidé l'année dernière et depuis Hassan erre dans sa vie avec pour seul repère sa meilleure amie lesbienne, Rachel et sa mère qu'il méprise pour avoir refait sa vie avec un homme qui n'est pas son père...

Un livre plein d'espoir au départ, une quête pour un livre comme une quête de la vie. Une métaphore pour ce jeune homme qui cherche un amour impossible, celui de son père décédé.

J'ai d'abord cru page 122/231 que l'histoire allait prendre une direction et puis non... Astucieux de la part de l'auteur, on pense à un cliché mécanique et puis non, on est dans la réalité. Un livre donc  empreint de réalisme avec tout ce qu'il peut apporter de plus froid et dur. La vie n'est pas un livre, on cherche parfois quelques choses qu'on ne peut trouver.
Un livre où le lecteur reste bien impuissant, incapable d'aider notre héros... Comme un accident que l'on voit arriver et qu'on ne peut empêcher... Pourtant regonfler d'espoir, au fil des rencontres et de sa quête, on retombe dans une tristesse qui nous attrape d'un seul coup. C'est injuste, c'est terriblement injuste, au moment où son écriture est reconnue et publiée, au moment où sa mère lui offre SA vérité, c'est trop tard, terriblement trop tard. (Difficile de ne pas spoiler pour parler du livre).

L'auteur ne fait aucun compromis, il suit son chemin, son histoire, ses mots, quitte à être brutal ou vulgaire, mais faisant en même temps parfois danser les mots entre eux. Des mots qui alternent entre style soutenu et style moderne. On passe facilement de "un écrivain en mode chrysalide" ou un "ta gueule" à un "regard aboulique" ou une "blancheur lactescente"...

Un livre sur un livre, pardon sur deux livres, que l'on a très envie de lire et qui pourtant n'existent pas... C'est comme nous parler du Père Noël alors que l'on sait que cela n'existe pas, profondément décevant d'espérer quelque chose qui n'est pas. Mais cela nous prouve également le talent d'écriture de Mehdi Omaïs qui nous délivre un roman sur la création d'un roman, le hasard de la vie et l'obsession sans compromis.

Note 6/10
Un livre qui évolue avec le temps, un livre qui en cache un autre! Un livre qui nous rappelle que la vie est ce quelle est. Parfois dure et moche. Un livre qui reste sombre et qui laisse le lecteur impuissant, frustré et triste... Mais qui nous rappelle comme il est important d'échanger et communiquer avec les autres.

Morceaux choisis : 
"un seul regard sous un rideau de pluie suffit à rester à vie"
"Tout ces petits bruits, le clac clac lac du grand tableau des départs, les roulettes des valises sursautant sur les obstacles quelconque, les langues inconnus aux musicalités désaccordées, le cri des garnements."
"Alors je ferme la porte de cette nuit"
"Seule face aux abîmes de son existence, elle qui cherche à priori une dernière branche à laquelle se raccrocher. Je ne suis pas une branche solide."
"Cet inconnu doit être actuellement quelque part, ne sachant pas que dans une attitude, dans un geste de complète inattention, il avait détourné le destin de ses semblables."


2 commentaires:

  1. merci de m'avoir donne envie de lire ce livre...j'ai beaucoup aimé.

    celine F

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    Réponses
    1. si tu as aimé tu vas adorer son premier roman
      "La mort est belle"
      http://noaetsonmonde.blogspot.fr/2012/02/livre-la-mort-est-belle-de-mehdi-omais.html
      et il vient de sortir le Cedre et le Baobab que je viens d'acheter ;)

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