"Le livre de la vie" de Stephen Chbosky
Chez Albin Michel
En quelques mots : Sept personnages entre New York et Boston sont à une étape clé de leurs vies. Entre culpabilité, désir, tradition et modernité, famille et choix.
- En deux mots : Lien & Vie
- En une question : Les épreuves de la vie nous aide ou nous freine ?
SPOILER MINIMUM
« Le
livre de la vie » de Stuart
Nadler est un livre qui m’a attiré par son
titre et que j’ai pu découvrir via l’opération Masse Critique de Babelio (Merci !)
Découpé
en sept nouvelles, « le livre de la vie » présente sept
personnages attachants qui ne se connaissent pas mais qui ont pour point commun d'être à un moment important de leurs vies et d’être juif. Aucun jugement,
juste un constat. Je me demande d’ailleurs pourquoi l’avoir mis en avant. Car sincèrement, ces 7 personnages auraient pu être de n’importe quelle religion, mais soit, pourquoi pas après tout. :)
L’écrite est simple et fluide, parfois un peu ironique. Le rythme est parfois un peu lent et les ficelles un peu grosses mais on se surprend de nouvelles en nouvelles a essayer d’anticiper la prochaine et la surprise est toujours là. Chaque histoire, chaque personnage évoquent les moments clés de la vie. Chaque personnage est à un tournant de son histoire. Soit de la compréhension d’un passé, soit de choix à faire pour le futur.
Je n'en dis pas trop pour ne pas gâcher le plaisir de la lecture mais Stuart Nadler évoque au travers sa première histoire les tromperies et de secrets de famille révélés.
La deuxième nous parle d'un père et un fils qui se retrouvent et se parlent. La
troisième celle de deux frères qui se retrouvent à la maison familiale qui a abrité
une enfance marquée par l’alcoolisme de leurs parents. La quatrième est
l’histoire d’un couple qui se perd par des non-dits et que se retrouvent pour
les dire. La cinquième se déroule autour d’un trio, d’une amitié qui au-delà
des tromperies se révèle un repère indestructible pour les trois. La sixième
narre l’histoire d’un père et d’un fils qui se connaissent mal et qui vont
aller retrouver le père du premier que le deuxième n’a jamais connu. Et enfin
la dernière est celle d’une histoire d’amour « toujours »…
C’est un de ces livres que l’on termine en disant que l’on a passé un bon moment, mais sans trop savoir pourquoi. Puis on le reprend quelques jours plus tard et on repense à chaque histoire et l’on se rend compte que deux mots dominent chaque histoire : famille et amour… Le livre de la vie avec ses hauts et ses bas, ses liens et ses séparations…
En bref : Un livre sur la vie plus que de la vie. Un livre qui évoque les émotions que l’on peut rencontrer tout au long de sa vie. Les liens du sang et les liens amoureux. Sept vies, sept vies qui sans jamais se croiser se rejoignent autour d’un mot commun « l’amour ». Des nouvelles qui peuvent se lire séparément et se révèlent pleine de points communs si l’on prend un peu de recul.
Morceaux choisis / Citations :
« Après une bière, il est saoule, ou pas loin. Il est comme moi, il n’encaisse pas grand-chose.»« En bas de la petite pente, il y a le moulin à eau. Des siècles auparavant, il produisait de la pâte à papier, les villages alentour ont tout rasé pour amener le bois ici mais le moulin est mort, maintenant, un vestige presque effondré, infesté de rongeurs, de moisissure et de graffiti là où les mirs tiennent encore. Il est à plus d’un kilomètre dans la forêt et aucun signe ni panneau ne vient rappeler son importance passée. Par contre une réplique a été construite en ville, avec des plaques de bronze partout, et les collégiens en excursion prennent ça en photo. »« Mon père l’a suivie quelques jours plus tard, comme je l’avais envisagé tant il était logique qu’il meure ainsi qu’il avait vécu, toujours derrière elle, lui obéissant au doigt et à l’œil. »« Là encore, tout finit dans des sacs en plastique noir ou dans des boîtes en carton solides. Je suis impressionné par la rapidité avec laquelle David procède alors que je résiste mal au besoin d’observer tout ce que je touche. J’imagine que c’est révélateur de la distance que j’ai maintenue entre eux et moi. »« Mon petit frère a posé sur sa tête le bonnet de Père Noël de Papa. Il se tient devant la fenêtre, complètement exposée puisque nous avons démonté les stores verticaux plus tôt, et dans cette lumière il est à la fois ma mère - les cheveux, le nez, les sourcils - et mon père, dont il imite la posture éméchée, le bonnet de guingois sur le crâne. »« Elle revient vers lui, lâchant son sac qui tombe avec un gros bruit sur le sol. Il a toujours été amusé par le poids de ce qu’elle transporte avec elle, comme si elle ne sentait obligée d’être prête à n’importe quelle éventualité. »« Catherine secoue la tête et s’enveloppe le buste de ses bras, pour se réchauffer ou pour se protéger de ce qu’elle est sur le point de faire, elle ne sait pas trop bien. »« - il a les numéros, a insisté son fils en remontant sa manche et en passant la main sur son avant-bras.- ouais.- Ils sont au même endroit que les marques sur ton bras.- C’est exact, a-t’il convenu en hochant la tête. »« Penser à sa vie avant Henry ressemble à une conversation préhistorique avec elle-même ; penser à sa vie sans lui est terrifiant. »« C’était quelqu’un de parfaitement à l’aise dans le vacarme de Manhattan, capable d’oublier l’agitation de la ville pour savourer sa lecture. Moi, j’étais toujours en quête de cette tranquillité alors que lui en avait à revendre. »« -Hé, je t’aimais quand j’avais dix ans ! ai-je dit en riant. Qu’est ce qu’on peut faire de ça ? Où est-ce que ça peut se mettre ? C’est comme des déchets nucléaires : je ne peux pas les brûler, je ne peux pas l’enterrer. »« La douche coulait, la glace était pleine de buée et j’ai tracé mes initiales dessus. Instinctivement. Enfant, je faisais pareil sur la vitre de la voiture de mes parents, ou plus tard aux carreaux de la fenêtre dans le bureau de mon grand-père. Les jours passaient et je m’émerveillais de les voir réapparaître sur le verre à nouveau embué, comme un fantôme les avait écrites à ma place. »
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