"Des hommes sans loi" de John Hillcoat
chez Metropolitan Film Export
Dans les salles mercredi 12 septembre - Merci Allociné !
En quelques mots : dans les années 30, en pleine prohibition, les 3 frères Bondurant règnent sur le trafic d’alcool du comté. Chacun des trois frères a son propre sens des affaires. Forrest, l’aîné , est la force brute et le négociateur. Howard, le second, hanté par ses souvenirs de la guerre boit leur production toute la journée tout en assurant les livraisons et la sécurité du trio. Enfin Jack le petit dernier a des ambitions qui le dépasse… Mais un nouvel agent fédéral coriace vient d’être muté dans la région et entend bien faire tomber le trafic des 3 frères.
- En 2 mots : frères & ambition
- En une question : la violence est une preuve de force ou une preuve d’attachement ?
SPOILER MINIMUM
Adaptation du roman autobiographique de Matt Bondurant « pour quelques gouttes d’alcool », le film de John Hillcoat « Des hommes sans loi », porte à l’image l’histoire vraie des frères Bondurant. Et quelle histoire…
Pour l’anecdote Matt Bondurant est le petit-fils de Jack Bondurant (interprété par Shia Labeouf).
Pour l’anecdote Matt Bondurant est le petit-fils de Jack Bondurant (interprété par Shia Labeouf).
N’ayant pas lu le livre, je suis partie à la découverte du film sans trop d’à priori, avec juste la promesse de découvrir un film avec pour toile de fond les années 30 et la prohibition avec un très beau casting : Gary Oldman, Tom Hardy et Jessica Chastain en tête.
N’étant donc pas préparée à l’histoire, je dois dire que je suis sortie de la séance vraiment sonnée et partagée parce ce que je venais de voir. Mais surtout avec 3 impressions très fortes en tête. Premièrement un film visuellement magnifique, avec des plans caméras, pour moi, assez inédits et vraiment très inspirés et réussis. Des plans comme des photos en mode 1/3 et 2/3 des zooms sur gestes, des regards… des contre-plongées, des travellings astucieux. Bref visuellement j’ai tout aimé. Les décors et costumes sont remarquables.
Mais ce qui ressort ensuite, c’est un goût amer pour toute cette violence. J’ai passé quelques scènes carrément la tête cachée dans mon gilet (flipette je suis…) mais avec dans les oreilles les bruits peut-être encore plus inquiétants. Le réalisme de certaines scènes est vraiment prenant… Mais là où John Hillcoat et son scénariste, Nick Cave, ont fait un travail admirable c’est qu’ils ont su glisser par toutes petites touches des instants d’humour vraiment touchants et délicats. Les grummmf de Forrest sont délicieux…
Et justement enfin, je retiens un casting incroyable et épatant. Tom Hardy est idéal, tout en force tranquille. Un jeu sobre et terriblement efficace. On tombe très vite sous le charme de cette brute qui se révèle très aimant et surtout qui tient à ses proches et ses petites affaires. Homme tranquille en mode : « tu me chatouilles pas, je te chatouilles pas… et franchement vaut mieux pas… » Je suis FAN ! Gary Oldman est malheureusement peu présent, mais toujours aussi bon dans le rôle du « méchant », grand patron de la contrebande en ville, froid et pourtant très classe. Jessica Chastain est superbe et très belle dans son rôle de femme forte et raffinée. Elle est profondément inscrite dans les années 30. Mia Wasikowska est toute mignonne, fragile et délicate. Mais mes plus grandes surprises résident en Shia Labeouf qui à mon grand étonnement se révèle sexy (si on m’avait dit que je dirais ça un jour…) et vraiment très bon dans son incarnation de ce frère qui cherche sa place au sein de sa fratrie. Prétentieux, maladroit mais attachant. Deuxième surprise pour Dane DeHaan, alias Cricket incroyable en digne frère jumeau ou fils de Léonardo Di Caprio dans Gilbert Grappe…Impressionnant…Tout comme Jason Clarke dans le rôle du dernier frère, Howard. Qui tient un rôle un peu dans l’ombre mais qui donne un parfait équilibre au trio de frangins…
Enfin, un mot sur la prestation incroyable de Guy Pearce, détestable et vomitif Rakes. Le méchant est pour moi monstrueusement méchant, sadique et détestable au possible. Il faut vite que je le vois dans un autre rôle sinon il restera ce sadique dégueulasse…Mais il semble que sa composition et son look le rende méconnaissable dans ses autres rôles (ouf).
Donc de belles images mettant en scène un casting admirable laissant une impression de violence toujours sous-jacente mais allégé par quelques moments d’humour bienvenus, mais qui finalement ne l’emporte pas sur un scénario un peu léger… Certes issu d’une histoire vraie, le film me pousse ici surtout vers le livre, même si il met parfaitement en avant les liens qui unissent ses 3 frères. Tantôt protecteur, tantôt, moralisateur ou complices avec Forrest le frère dominant, Howard le frère perdu et alcoolique et Jack petit frère ambitieux qui agit avant de réfléchir… Une histoire de famille plus qu’une histoire tout court… Mais qui souffre d’ellipses trop marquées comme notamment les guérisons quasi instantanées… Perturbant…
Je suis donc partagée… Mais je crois que finalement j’ai vraiment aimé ce film car il ne laisse pas indifférent.
« Les hommes sans loi » est un film dur, violent et fascinant qui alterne les thèmes forts : les liens de la famille, le sens de l’honneur et de la parole donnée et les films de gangster, le tout bien sûr avec un fond d’histoire d’amour impossible ou difficile et couvre une partie de l’histoire subtilement. Un regard assez acerbe d’ailleurs, sur la corruption, la prohibition, les hors-la-loi, les règlements de compte, la parole donnée et qui par quelques touches subtiles met également en avant le racisme ambiant à cette époque. Les fontaines d’eau pour les blancs ou la scène de la chambre de Rakes… Mais vrai nouveauté à mon sens on a ici un point de vue sur la période de la prohibition, non pas en ville, mais à la campagne. Un nouvel angle de vue assez rafraichissant sur un thème déjà traité de nombreuses fois au cinéma.
Bref un film à découvrir dans les salles de cinéma pour être complètement imprégnée de l’ambiance du film et parce qu’il a en lui la promesse d’être un de ses films intemporels qui peut devenir une référence de genre. (oui, oui je vais loin…).
Et puis surtout un film qui me pousse encore plus vers le livre et l’histoire vraie de ses 3 frères. Le générique de fin est absolument génial !
En bref : L'histoire d'une fratrie au temps de la prohibition. Violent et dur avec une touche d'humour. Très réussi visuellement avec un casting remarquable !
P'tites infos + (source):
Une "réinterprétation dramatique" des événements
Des hommes sans loi est l'adaptation cinématographique du roman historique de Matt Bondurant, "The Wettest County in the World". L'auteur y raconte l'histoire de sa propre famille, les Bondurant, durant la Prohibition. Cependant, la vérité factuelle est discutable, comme le confirme l'auteur lui-même qui, par manque de documentation, a dû se résoudre à plus ou moins inventer certains pans de l'histoire : "Ce livre est fondé sur diverses histoires et anecdotes familiales, des gros titres et articles de journaux et des transcriptions de procès… Cependant, ces données historiques ne permettent pas de comprendre pleinement les acteurs principaux de cette histoire (...) Mon travail avec l’écriture de ce livre a été de combler les blancs des archives connues", reconnaît-il. Par ailleurs, il est avéré que les Bondurant ont conclu certains marchés avec le redoutable Al Capone lui-même !
Retrouvailles
C'est la troisième fois que le cinéaste australien John Hillcoat retrouve son compatriote Guy Pearce : après The Proposition et La Route, le réalisateur dirige à nouveau le comédien dans son western Des hommes sans loi. Le musicien et scénariste Nick Cave fait également partie de l'aventure, après avoir collaboré à plusieurs reprises avec Hillcoat, notamment sur Ghosts... of the Civil Dead et The Proposition. Cette collaboration de longue date entre les deux hommes donne des résultats étonnants puisque le scénario et la musique sont ainsi entremêlés dès le commencement, et évoluent ensemble pendant toute la durée du film. A titre anecdotique, Nick Cave fait une brève apparition dans le film, puisqu'il s'est glissé dans la peau d'un gangster le temps d'une journée.
Tom Hardy sinon rien !
Si John Hillcoat avait depuis le départ jeté son dévolu sur Shia LaBeouf, c'est en revanche le jeune acteur lui-même qui a introduit Tom Hardy sur le projet, en lui envoyant le scénario. Cependant, la bonne entente et l'admiration mutuelle que se vouaient les deux comédiens a tourné au vinaigre pendant le tournage, où plusieurs différends ont opposé les deux stars.
Trop de muscles
Le personnage interprété par Tom Hardy, n'est pas censé être aussi massif, mais l'acteur, qui devait se muscler pour les besoins de The Dark Knight Rises, avait déjà commencé à étoffer sa carrure en prévision du "blockbuster" pendant le tournage de Des hommes sans loi. Lui qui voulait perdre du poids pour le rôle a finalement dû composer son personnage autrement !
Des décors d'époque
Le film, qui a été tourné en 43 jours autour de Peachtree City, une banlieue d’Atlanta dans l’État de Géorgie, bénéficie d'un décor avantageux, puisque de nombreux bâtiments dataient encore de l’époque de la Prohibition, et certains étaient même plus anciens. Quelques vêtements dataient également de cette période-là : en effet, aussi étonnant que cela puisse paraître, d'anciens costumes ont été retrouvés dans une cabane délabrée ! Ce sont les figurants qui ont eu le privilège de revêtir ces authentiques "reliques". Enfin, en ce qui concerne l'aspect visuel de son film, le cinéaste John Hillcoat s'est inspiré des photos datant de la Grande Dépression : "Globalement, l’aspect visuel du film doit bien plus à la photographie qu’au cinéma", déclare-t-il.
pourquoi leur admiration mutuelle a tourné au vinaigre?
RépondreSupprimerEmilie
l'admiration de ?
Supprimeroups fausse manip, ton message a été supprimé, que disais-tu?
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