"Rhum Express" de Bruce Robinson
Distribué par la Metropolitan Filmexport – Sortie du DVD le 24 avril 2012
En quelques mots : Lassé de sa vie à New-York, Paul Kemp arrive à Porto Rico pour intégrer un journal américain locale en perdition... Plus intéressé par le rhum, qui semble couler à flot, que par le journalisme, Paul va faire des rencontres qui vont changer sa vie.
- en 2 mots : rhum & injustice
- en 1 question : Et si se perdre permettait finalement de se trouver vraiment?
Rhum Express est l'adaptation du roman éponyme de Hunter S Thompson. Ce nom vous dit quelque chose? Normal c'est lui Monsieur Las Vegas Paranos.
Né de la volonté de Johnny Depp et Hunter S Thompson de voir à l'écran ce roman, Bruce Robinson se plie à l'exercice de "Rhum Express" qui sortira au cinéma en 2011. Malheureusement bien après la disparition de Hunter S Thompson en 2005...
Doté de plans superbes, de très belles couleurs, "Rhum Express" transpire la sueur et le rhum dans de nombreux plans. Une ambiance très cubaine et latino dans son visage le plus pauvre. Historiquement daté dans les années 60-70 lorsque les americains développe le tourisme sur Porto Rico, le film se base sur Paul Kemp écrivain raté qui tente de gagner sa vie ici en devant journaliste. Des rencontres vont le perdre un peu plus, mais vont aussi lui donner une raison de faire parler son encre et ses mots...
En effet, c'est en se perdant complètement qu'il souhaitera combattre et dénoncer les salauds !
Au départ, auteur, new yorkais, il devient journaliste dans un petit canard à Porto Rico qui le plongera encore un peu plus dans l'alcool et la drogue... Accompagné de 2 acolytes, alcooliques, encore plus à la ramasse que lui, mais fidèles dans leurs rencontres, Paul va alors rencontrer le véreux Sanderson et surtout tomber amoureux de sa femme... Suite à une soirée qui tourne mal, il va vouloir dénoncer les magouilles dont il a été le témoin durant quelques jours.
Une histoire plus complexe qu'il n'y parait au premier abord et qui se révèle sur les bonus et qui me donne encore plus envie de lire le livre. Il semblerait que derrière le roman se cache plus de vérité qu'il n'y parait. Paul Kemp ayant de nombreux point commun avec le jeune Hunter S Thompson, ayant lui même séjourné à Porto Rico dans au début des années 60...
Mais retour au film, avec au générique un casting bluffant ! Johnny Depp excellent Paul Kemp est parfaitement accompagné par Aaron Eckhart, parfait en Sanderson, beau gosse arriviste, Michael Rispoli, qui nous offre un Bobo Sala plus vrai que nature, qui semble imbibé de rhum et de sueur du soir au matin mais qui sait être un ami fidèle et enfin Giovanni Ribisi, dégoutant et pourtant touchant Moburg (je suis fan de ce mec qui joue les fous et les déjantés comme personne, il a une palette de jeu incroyable !).... Sans oublier la belle Amber Heard, divine Chenault, belle touche de fraicheur et de délicatesse dans un univers qui semble si loin du sien...
Un film lent et réussi à la fois. Un film où l'on rit de certaines situations cocasses, mais surtout un film un peu fou qui se révèle sur la durée. Un film qui laisse un goût de gueule de bois comme une soirée un peu trop arrosée qui nous laisse un souvenir flou de bons moments, de belles émotions, de rigolades, mais aussi un goût amer sur des moments que l'on aurait préférer ne pas vivre. Un mélange de gravité et de pure folie.
En quelques mots : Laisse une impression de gueule de bois avec des flashs sur des passages mémorables et d'autres à oublier vite. Belle adaptation, bel hommage.
Morceaux choisis / Citation :
"ceci est la fin d'une histoire et le début d'une autre"
"ce sera une voix, fait d'encre et de rage"
Côté BONUS : Un régal, à voir absolument!
- Interview Johnny Depp / Bruce Robinson et Amber Heard : des interviews passionnantes sur l'histoire du film et ses personnages
- Origine de Rhum Express : un reportage de 48mn sur et avec Hunter S Thompson. Avec des interventions de son historien, Bruce Robinson et Johnny Depp. Incontournable pour comprendre un peu plus de cette homme et découvrir que finalement Rhum Express est une partie de sa propre vie.
- Une voix faite d'encre et de rage : tournage et making of qui nous révèle entre autre qu'un rituel s'est mis en place lors du tournage : une chaise au nom de Hunter était présente tout le long du tournage avec un paquet de Dunhill, un briquet, une bouteille de Chivas Regal et un verre qui circulait en son honneur, dont Johnny Depp et l'équipe se parfumaient avant chaque scène.
- Bandes Annonces : Quelques bandes annonces des prochains films de Metropolitan.
Merci à Cinetrafic pour cette découverte ;)
A noter / anecdotes (source) :
Une affaire de conviction !
Le roman "Rhum Express", de Hunter S. Thompson, a mis plusieurs décennies avant d'être publié. Dans les années 1990, l'acteur Johnny Depp (l'un des amis proches de l'écrivain) découvre son manuscrit et réussit à convaincre l'auteur de le publier puis de l'adapter au cinéma.
Fidèle mais libre
En écrivant le scénario à partir du roman, Bruce Robinson a découvert que les deux personnages principaux n'étaient en fait qu'une seule personne qui représentait la personnalité de Hunter S. Thompson. Johnny Depp commente : "Bruce a pris beaucoup de libertés avec le livre mais c'était exactement ce que voulait Hunter. A l'époque, il avait même proposé de déplacer l'histoire à Cuba !"
De San Juan à Las Vegas
Bien qu'il soit présenté comme la suite de Las Vegas parano, aucun lien formel ne relie Rhum ExpressHunter S. Thompson et présentant de forts échos autobiographiques, les deux livres -et donc les deux films- ne présentent pas les mêmes personnages (Paul Kemp n'est pas Raoul Duke, même s'ils sont tous deux interprétés par Johnny Depp), et aucune référence n'est faite d'un film à l'autre. Cette absence de clin d’œil peut également s'expliquer par la chronologie des deux œuvres : bien que diffusé plus de dix ans avant à ce dernier. En effet, bien qu'écrits tous les deux par Rhum Express, Las Vegas parano décrit des évènements qui se sont déroulés dix ans après le voyage de Paul Kemp à San Juan. Il faut donc appréhender les deux longs-métrages comme étant tout à fait indépendants, bien qu'ils offrent tous deux une illustration du "journalisme à la Gonzo".
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